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Egypte : la presse s’insurge contre Morsi

Plusieurs journaux quotidiens et chaînes de télévision ont suspendu leur diffusion, ce mardi. Depuis hier, la presse s’active pour défendre les libertés publiques, avant le référendum sur le projet de Constitution.

Les kiosques seront déserts, ce mardi en Egypte. Plusieurs quotidiens indépendants et d’opposition égyptiens ont décidé de ne pas paraître, pour protester le nouveau projet de Constitution, qui contient des articles sur la presse et les libertés. Il doit être soumis à référendum le 15 décembre.

Le site internet du Egypt Independent était barré d’un message sur fond noir: « Vous lisez ce message parce qu’Egypt Independent s’oppose aux restrictions continues contre les libertés des médias, surtout après que des centaines d’Egyptiens ont donné leur vie pour la liberté et la dignité ».

Dans ce combat, pour le quotidien Al-Tahrir, il s’agit de « faire face à la tyrannie ».

Les quotidiens gouvernementaux étaient, quant à eux, disponibles en version papier. A l’image de Al-Ahram, qui pourtant dans un article de sa version web exprime son plein soutien à la grêve des « 12 journaux et 5 chaînes de télévision ». La rédaction affirme maintenir ses publications « à travers ce jour crucial », en « solidarité » avec cette action, qui défend « la liberté de presse, la liberté d’expression, et les libertés civiques.

Des chaînes privées, comme ON-TV et Dream, doivent rejoindre le mouvement de protestation mercredi en ne diffusant pas de programme.

Lundi, les journaux indépendants et d’opposition avaient déjà exprimé leur rejet des décisions du président en titrant simultanément « Non à la dictature ». L’Egypte vit une profonde crise politique qui divise le pays ainsi que le pouvoir judiciaire depuis le décret du 22 novembre.

Par ce décret, le président islamiste Mohamed Morsi a considérablement élargi ses pouvoirs, et s’est mis à l’abri de tout recours en justice. Le référendum, adopté en toute hâte par la commission constituante, est critiqué pour ne pas protéger certains droits fondamentaux, dont la liberté d’expression, et d’ouvrir la porte à une application plus stricte de la loi islamique.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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