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Egypte: Jets de pierres contre le convoi du Premier ministre au Caire

Des manifestants ont jeté des pierres et des bouteilles samedi contre le convoi du Premier ministre égyptien Hicham Qandil sur la place Tahrir au Caire, au lendemain de violences entre manifestants et policiers dans la capitale, a rapporté une télévision locale. Selon la chaîne privée Dream Live, M. Qandil a ensuite quitté la place.

Son bureau a indiqué dans un communiqué laconique que le Premier ministre avait « fait face à des jeunes et des agitateurs » lors d’une visite place Tahrir.

« J’ai préféré éviter une confrontation entre ces personnes et le personnel de sécurité », a indiqué le chef du gouvernement sur sa page Facebook.

Des dizaines d’opposants au pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi sont installés depuis des mois dans un village de tentes sur la place Tahrir dans le centre ville, haut-lieu de la révolte populaire qui avait contraint au départ Hosni Moubarak en 2011.

Plusieurs milliers de personnes s’y sont encore rassemblées vendredi dans le cadre d’un appel à manifester lancé par l’opposition au président islamiste Mohamed Morsi. Les abords de la place ont été le théâtre ces derniers jours de heurts sporadiques entre policiers et groupes de jeunes qui ont fait 4 morts.

Un manifestant est également mort vendredi soir et plusieurs dizaines d’autres ont été blessés près du palais présidentiel à Héliopolis, la proche banlieue du Caire.

Protestations après une vidéo d’un homme nu battu par la police

Par ailleurs, l’opposition égyptienne a appelé samedi à la démission du ministre de l’Intérieur après des séquences vidéo montrant un homme nu sauvagement battu et traîné lors de la répression vendredi soir d’une manifestation devant le palais présidentiel au Caire.

« Les images horribles et déshonorantes montrant des officiers de la sécurité centrale et des policiers traînant et battant sauvagement un homme complètement nu autour du palais présidentiel doivent conduire à une démission immédiate du ministre de l’Intérieur » Mohamed Ibrahim, a dit Khaled Daoud, porte-parole du Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition.

Une telle affaire « ne peut pas être réglée par de simples excuses du porte-parole du ministère de l’Intérieur », a-t-il ajouté, alors que les images, diffusées par des chaînes de télévision et sur l’internet, suscitaient de vives réactions sur les réseaux sociaux.

Sur la vidéo, on voit des policiers anti-émeutes battre avec des matraques l’homme nu, la cinquantaine, qu’ils ont traîné avant de l’embarquer dans un fourgon blindé, en poste devant le palais.

Le FSN devait se réunir dans l’après-midi pour examiner sa stratégie après les violents affrontements entre manifestants hostiles au président Mohamed Morsi et les forces anti-émeutes devant le palais présidentiel qui ont fait un mort et des dizaines de blessés vendredi.

Pourtant le pouvoir et l’ensemble de la classe politique s’étaient engagés jeudi à favoriser le dialogue pour sortir de la grave crise politique et à prévenir la violence.

La présidence de la République a dénoncé « des actes de vandalisme » ayant émaillé les manifestations de vendredi et évoqué dans un communiqué de possibles « violations des libertés civiles ».

« La présidence ne tolèrera pas de tels abus », affirme-t-elle, notant dans un communiqué que « dans un incident, un individu a été vu alors qu’il était traîné et battu par la police, et le ministère de l’Intérieur a annoncé une enquête ».

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