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Egypte : Appel à la grève générale

Pour le 7e jour de la mobilisation en Egypte, les manifestants demandent le départ de Hosni Moubarak.

La mobilisation a une semaine ce lundi et ne semble pas se dégonfler en Egypte. Malgré le couvre-feu dans les grandes villes et une répression qui a fait au moins de 125 morts, la rue continue de demander le départ du président en poste depuis trente ans, Hosni Moubarak. L’opposant et prix Nobel de la Paix Mohamed El-Baradei, désigné dimanche par l’opposition pour « négocier » avec le régime, est allé au-devant des manifestants au Caire en promettant « une ère nouvelle ». Au programme de ce lundi: un appel à la grève générale.

De son côté, Moubarak a chargé son nouveau Premier ministre Ahmad Chafic de promouvoir la démocratie par le dialogue avec l’opposition. Dans une déclaration lue à la télévision dimanche soir, le président de 82 ans, a réclamé « de nouvelles mesures, durables, pour plus de réformes politiques, constitutionnelles et législatives par le dialogue avec toutes les parties », a appelé le nouveau gouvernement à « rétablir la confiance » dans l’économie et à « lutter de manière décisive contre toutes les formes de corruption ».

Le président américain Barack Obama a appelé à « transition vers un gouvernement répondant aux aspirations » des Egyptiens. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a toutefois assuré qu’il n’était pas question de suspendre l’aide à l’Egypte, principal allié des Etats-Unis dans le monde arabe.

Cernée par les chars, la place Tahrir vit depuis mardi au rythme d’une contestation sans pareil depuis l’arrivée de Hosni Moubarak en 1981. Sur le sol, les manifestants ont peint en énormes caractères : « Va-t-en, espèce de lâche, agent des Américains! ».

La chaîne satellitaire al-Jazira a été interdite dimanche en Egypte, une « violation du droit à l’information », a déploré Human Rights Watch.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des milliers de détenus se sont échappés après des émeutes et l’armée a annoncé l’arrestation de plus de 3.000 évadés et fauteurs de troubles.

De nombreux voyagistes ont suspendu les départs des vacanciers, au plus fort de la saison touristique. L’Arabie saoudite, la Libye, le Liban, l’Inde, la Grèce, la Turquie, l’Irak et l’Azerbaïdjan, dont un citoyen, employé de l’ambassade, a été tué samedi au Caire, ont dépêché des avions pour assurer le rapatriement de leurs ressortissants.

Le groupe français de matériaux de constructions Lafarge a décidé d’évacuer une centaine de personnes et la banque Crédit Agricole organisait le retour des familles de ses employés.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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