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DSK : ceux qui savaient

L' »affaire du Sofitel » avait déjà permis d’exhumer quelques indices du comportement problématique de Dominique Strauss-Kahn avec les femmes, une double vie que l’enquête sur le réseau de prostitution autour du Carlton de Lille allait spectaculairement confirmer.

Les deux journalistes du Monde Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin révèlent dans Les Strauss-Kahn (1) l’étendue des obsessions sexuelles du directeur général du Fonds monétaire international et la connaissance assez précise qu’en avaient certains proches et son principal rival présumé pour la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy. Noceur de surcroît imprudent (en juillet 2003, un article du Nouvel Obs avait même décrit, sans le citer nommément, sa participation à une soirée échangiste), DSK comptait sur l’équipe de communicants de l’agence Euro RSCG qui l’entourait pour contenir les éventuels scandales. Ils y parvinrent jusqu’à un samedi de mai 2011…

Le lecteur sort de ce livre passionnant avec deux questions pendantes. Nicolas Sarkozy, qui répète pourtant à certains interlocuteurs « Tu sais très bien qu’il ne PEUT pas être candidat », n’a-t-il pas « remis en selle » DSK au FMI pour qu’il s’impose in fine comme candidat socialiste à la présidentielle de 2012 dans l’espoir de le discréditer lors de la campagne électorale en organisant la révélation de ses turpitudes connues ?

L’absence d’ « envie d’y aller » perçue chez DSK ne s’expliquait-elle pas non pour des raisons politiques mais par le pressentiment qu’il avait que sa vie serait épluchée ? Car « les campagnes électorales sont comme des scanners qui révèlent le squelette de ceux qui s’y lancent », selon le sentiment exprimé par un candidat qui se sera révélé contre toute attente plus intelligent que lui, un certain… François Hollande.

G.P.

(1) Albin Michel, 268 p.

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