Doutes autour des circonstances de la mort de Kim Jong-il

Kim Jong-il est-il mort samedi 17 décembre 2011, vers 8h30, dans son train blindé, ou bien la veille au soir, dans l’une de ses luxueuses demeures?

Des espions sud-coréens affirment que le « cher leader » n’est pas mort dans les circonstances annoncées par les médias d’Etat. Peut-être même pas à la date donnée. Officiellement, Kim Jong-il est mort d’une crise cardiaque, samedi 17 décembre 2011, vers 8h30, dans son train blindé. Un décès tenu secret jusqu’au lundi, quand les médias officiels ont annoncé, à grand renfort de tremolos, l’extinction du « Soleil du XXIe siècle ». Mais un espion sud-coréen remet en cause la version officielle.

Won Sei-Hoon, chef des services secrets sud-coréens, a affirmé lors d’une session parlementaire ce mardi que le train censé avoir transporté Kim Jong-Il « n’avait pas bougé de la gare de Pyongyang, ni vendredi ni samedi », jour de la mort du dirigeant.

Où et quand est donc mort le « cher leader »? La veille au soir, vers 20h, dans l’une de ses luxueuses résidences, selon Lee Yun-keol, un ancien garde du corps du dictateur qui a fait défection au Sud, cité par LeFigaro.fr. Les services secrets précisent par ailleurs que Kim Jong-il, victime d’une attaque cérébrale en 2008, ne se mettait plus au travail aussi tôt le matin. Mais cette image d’un homme affaibli est moins glorieuse que celle du leader dévoué à son peuple.

Des affirmations à prendre avec précautions, de la part d’espions qui ont un peu perdu la face. Les services secrets sud-coréens ont en effet été très critiqués pour n’avoir pas découvert la mort du dictateur avant son annonce officielle. Un parlementaire d’opposition a même demandé le renvoi de Won Sei-Hoon, en raison de cet « échec ».

« Il est vrai que nous avons appris la mort de Kim Jong-Il au moment de son annonce, mais les autres pays étaient dans la même situation », a déclaré le président Lee Myung-Bak, pour prendre la défense du patron des services secrets. En effet, les Etats-Unis et peut-être même la Chine, alliée de la Corée du Nord, ignoraient eux aussi l’information jusqu’à lundi.

Un parlementaire du parti au pouvoir en Corée du Sud, Kwon Young-Se, a toutefois voulu remettre Won à sa place, jugeant irresponsable de critiquer publiquement la version officielle du Nord en ces temps incertains. « La direction du Nord est très vulnérable en ce moment et les relations inter-coréennes sont très sensibles », a-t-il souligné, appelant à ne pas jeter d’huile sur le feu.

LeVif.be avec L’express.fr

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