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Donald Trump, premiers décrets et des promesses de baisses d’impôts

Le Vif

Donald Trump a entamé sa première semaine à la Maison Blanche en promettant des baisses massives d’impôts et une réduction drastique de la réglementation aux Etats-Unis, avant la signature prévue d’une série de décrets depuis le Bureau ovale.

« Nous allons signer sans relâche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, et même chose la semaine suivante », avait-il averti à New York il y a dix jours, évoquant ses promesses de campagne, de l’immigration à l’énergie en passant par le commerce international.

Après un premier week-end chaotique au cours duquel ses opposants ont fait une démonstration de force dans la rue et son porte-parole a été accusé de mensonge, le président républicain veut agir vite.

Il pourrait en particulier, comme il l’avait annoncé, signifier la fin de la participation des Etats-Unis au traité de libre-échange transpacifique (TPP), négocié pendant des années par l’administration Obama et vu comme un contrepoids à l’influence grandissante de la Chine.

Recevant 12 dirigeants d’entreprise à la Maison Blanche lundi matin, il leur a promis des baisses « massives » d’impôts et a affiché sa volonté de réduire la réglementation « de 75%, peut-être plus », sans donner la moindre précision sur la nature exacte des réformes envisagées.

« Le problème de la réglementation que nous avons aujourd’hui est que vous ne pouvez rien faire (…) J’ai reçu beaucoup de récompenses pour l’environnement mais certains de ces trucs rendent impossible de construire quoi que ce soit », a-t-il encore dit, en présence en particulier de Mark Fields (Ford), Marillyn Hewson (Lockheed Martin) ou encore Alex Gorsky (Johnson&Johnson).

Voie dégagée pour Tillerson

A court terme, il devrait cependant se heurter à un obstacle de taille: son équipe est loin d’être opérationnelle.

Seuls deux membres de son administration -James Mattis à la tête du Pentagone et John Kelly secrétaire à la Sécurité intérieure- ont à ce jour été confirmés par le Sénat.

Mais la voie semble désormais dégagée pour l’un des principaux d’entre eux: Rex Tillerson, ancien patron d’ExxonMobil, choisi pour diriger la diplomatie américaine. Marco Rubio, dernier sénateur républicain qui était indécis, a annoncé lundi qu’il ne s’opposerait pas à sa nomination à la tête du puissant département d’Etat.

L’exécutif américain est jusqu’ici resté très évasif sur le contenu des décisions à venir, comme sur le calendrier.

Dimanche, M. Trump a affirmé qu’il allait commencer à renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) avec les dirigeants du Canada et du Mexique qu’il doit rencontrer prochainement. Une rencontre avec son homologue mexicain Enrique Peña Nieto est prévue le 31 janvier.

M. Trump, qui a promis durant sa campagne de construire un mur frontalier entre son pays et le Mexique financé par Mexico, a dit espérer de « très bons résultats » avec ce pays sur les questions d’immigration et de sécurité.

Le nouveau président pourrait parallèlement remettre en cause le programme « DACA », mis en place par Barack Obama en 2012 et qui a permis à plus de 750.000 clandestins arrivés jeunes sur le territoire d’obtenir des permis de séjour et de travail.

Sur l’environnement et le climat, l’administration Trump a juré de mettre fin à « la guerre contre le charbon » et pourrait revenir sur nombre de réglementations mises en place par l’administration Obama. Elle pourrait aussi réorienter de manière significative l’allocation de fonds à l’international destinés à la lutte contre le changement climatique.

Un nom pour la Cour suprême

M. Trump a également promis qu’il annoncerait dans les deux semaines à venir le nom de celui qu’il entend proposer pour remplacer, à la Cour suprême, le juge Antonin Scalia, précisant qu’il disposait d’une liste de 20 candidats.

« Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai été élu. Les habitants de ce pays ne supportaient plus ce qui se passait à la Cour suprême ».

Pour nombre d’initiatives de taille, comme la construction du mur avec le Mexique, il devra passer par la case Congrès, qui seul est en mesure de débloquer les fonds pour un chantier dont les contours restent à déterminer.

L’exécutif a par ailleurs exclu dimanche que le nouveau président américain, dont le patrimoine et les revenus sont entourés d’un épais mystère, rende publique sa déclaration d’impôt.

« Il ne publiera pas sa déclaration d’impôts. Ce sujet a été abordé durant la campagne et cela n’intéressait pas les gens », a lancé Kellyanne Conway, sa proche conseillère.

Une ONG anti-corruption, Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (Crew), a annoncé qu’elle assignerait en justice lundi le président milliardaire pour violation de la Constitution américaine liée aux revenus qu’il perçoit toujours, selon elle, de pays étrangers.

Dès vendredi, quelques minutes à peine après avoir pris possession du Bureau ovale, M. Trump avait signé ses premiers décrets à portée plutôt symbolique.

Comme ses prédécesseurs, il avait déjà changé plusieurs éléments de décoration dans ce lieu symbolique du pouvoir américain, remplaçant notamment les rideaux pourpres par des rideaux dorés.

Le buste de Martin Luther King, lui, est toujours à sa place comme le célèbre « Resolute desk », utilisé par les présidents depuis des décennies.

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