Donald Trump et James Mattis. © Reuters

Donald Trump défend ses choix pour son futur « cabinet »

Le Vif

Donald Trump a défendu jeudi la composition de sa future équipe gouvernementale, après la nomination de deux conservateurs idéologiques à l’Environnement et au Travail, critiqués par écologistes et syndicats.

« Nous sommes en train de monter l’un des meilleurs cabinets de l’histoire de notre pays », a déclaré le 45e président élu lors d’un meeting à Des Moines, dans l’Iowa, troisième étape de sa tournée de remerciements dans le pays, un mois exactement après sa victoire contre Hillary Clinton.

Le prochain chef désigné de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA), Scott Pruitt, est le ministre de la Justice républicain de l’Oklahoma et un héros conservateur pour son combat contre les règlementations environnementales imposées par l’agence qu’il va maintenant diriger.

Allié revendiqué du secteur des énergies fossiles, Scott Pruitt a mené une bataille judiciaire au nom de l’Oklahoma et avec d’autres Etats fédérés contre l’administration de Barack Obama pour faire annuler des règlementations visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques au charbon; l’affaire devrait atterrir à la Cour suprême.

« Nous allons mettre fin à l’intrusion de l’EPA dans vos vies », a lancé Donald Trump jeudi lors de son meeting d’un peu plus de trois quarts d’heure, promettant un air et de l’eau propres, tout en rejetant l’héritage de Barack Obama dans la lutte contre le changement climatique.

« Les réglementations seront réduites à une fraction de ce qu’elles sont aujourd’hui, et l’environnement sera mieux protégé », a assuré le républicain.

Mais les associations de défense de l’environnement étaient abattues par la nomination d’un tel adversaire.

M. Pruitt s’est engagé à « défaire les régulations fédérales et tout ce que l’administration Obama a accompli sur le front du changement climatique », a déploré jeudi Michael Burger, directeur du Sabin Center sur le climat à l’université Columbia.

« Si Trump essaye de revenir sur la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement, nous le combattrons dans les tribunaux, dans la rue et au Congrès », a promis Michael Brune, qui dirige l’ONG Sierra Club, forte de 2,4 millions de membres.

Pour le sénateur Bernie Sanders, M. Pruitt non seulement « dit ne pas croire au changement climatique » mais veut aussi « rendre ce pays plus dépendant » des énergies fossiles.

Rencontre avec DiCaprio

Sur le sujet du climat comme sur d’autres, Donald Trump a pourtant envoyé des signaux contradictoires.

Il a fait campagne contre les efforts internationaux contre le réchauffement climatique, contestant la réalité du phénomène.

Puis une fois élu, il a semblé modérer sa position, et affirmé qu’il gardait « un esprit ouvert » sur le sujet. Il a reçu à New York l’ancien vice-président Al Gore et l’acteur Leonardo DiCaprio, deux grands défenseurs de l’environnement.

Outre la nomination de M. Pruitt, les écologistes craignent aussi l’entrée au cabinet de M. Trump du PDG du géant pétrolier ExxonMobil, Rex Tillerson.

Un patron au Travail

Donald Trump a également choisi jeudi Andrew Puzder, 66 ans, comme ministre du Travail. Cette nomination devra, comme celle de M. Pruitt, être confirmée par le Sénat, dominé par les républicains.

Patron millionnaire du groupe de fast-food CKE Restaurants, qui détient notamment les chaînes Carl’s Jr. et Hardee’s, Andrew Puzder a pris publiquement position contre toute hausse du salaire minimum et en faveur de l’automatisation pour réduire les coûts salariaux.

« Puzder a démontré qu’il ne soutient pas les travailleurs », a accusé la présidente de l’Union internationale des employés de services (SEIU), Mary Kay Henry.

En meeting jeudi, Donald Trump a repris un ton de défi contre la Chine, qualifiant le pays de « non-économie de marché » et l’accusant de n’avoir « pas respecté la règle du jeu ».

« Nous aurons un respect mutuel, la Chine en profitera, et nous aussi », a promis Donald Trump. Répétant une phrase emblématique de sa campagne, il a ajouté: « Nous ne serons plus le peuple stupide ».

On a également appris jeudi que le président républicain resterait producteur exécutif de l’émission de télévision diffusée sur NBC « Celebrity Apprentice », dont il avait dû abandonner la présentation en 2015 sous l’effet polémique de ses déclarations sur les Mexicains. La nouvelle saison de l’émission sera diffusée à partir de janvier, présentée par Arnold Schwarzenegger.

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