Donald Trump et le gouverneur de l'Indiana, Mike Pence, lors de la campagne présidentielle. © REUTERS/John Sommers II

Donald Trump a choisi son colistier

Le candidat républicain à la Maison Blanche a annoncé vendredi sur Twitter avoir choisi Mike Pence, un conservateur qui est gouverneur de l’Indiana, comme candidat à la vice-présidence pour l’élection de novembre.

« Je suis heureux d’annoncer que j’ai choisi le gouverneur Mike Pence comme colistier pour la vice-présidence », a écrit Donald Trump, en annonçant une conférence de presse samedi à 15h00 GMT.

Après 24 heures de flottement, l’homme d’affaires a finalement décidé d’annoncer son choix, alors que les rumeurs sur la sélection de Mike Pence se multipliaient. Une conférence de presse était initialement prévue vendredi matin à New York, mais Donald Trump avait décidé de la reporter en raison de l’attentat de Nice.

Mike Pence, 57 ans, est un choix qui devrait satisfaire l’aile conservatrice du parti républicain. Intransigeant sur les questions de société comme l’avortement et le mariage gay, il a été 12 ans élu du Congrès et était depuis 2013 le gouverneur de l’Etat de l’Indiana.

Les deux hommes sont attendus la semaine prochaine à Cleveland, pour la convention d’investiture républicaine.

Mike Pence, le choix raisonnable de Donald Trump

Le gouverneur Mike Pence apportera à Donald Trump son expérience de Washington et une courtoisie bienvenue dans la campagne du flamboyant milliardaire républicain.

Gouverneur de l’Indiana (nord des Etats-Unis) depuis janvier 2013, Mike Pence, 57 ans, qui se décrit comme un « chrétien, un conservateur et un républicain, dans cet ordre », apparaît comme le colistier complémentaire que Trump recherchait.

Il devrait être à même d’apporter à sa campagne un peu de stabilité, et d’apaiser le climat entre Trump et un parti républicain inquiet, avant la convention de Cleveland qui désignera officiellement Donald Trump comme son candidat à l’élection présidentielle.

Mais la démocrate Hillary Clinton l’a immédiatement dénoncé comme « le choix le plus extrême de cette génération », ajoutant qu’il était un homme qui « divisait profondément ».

Avocat de formation, ancien animateur de radio, bon communiquant, MikePence connaît les arcanes de Washington pour avoir été membre de la Chambre des représentants de 2001 à 2013 et président de la conférence républicaine (numéro 3 du parti) de 2009 à 2011.

C’est un héraut des valeurs familiales traditionnelles, très croyant, anti-avortement, anti-mariage pour tous, hostile à l’installation de réfugiés syriens dans son Etat.

Le speaker républicain de la Chambre Paul Ryan, qui marche sur des oeufs avec Donald Trump, a décrit Pence, homme aux cheveux blancs, discipliné et relativement discret, comme un « très bon ami ».

Il était apparemment le favori des enfants Trump -très influents dans la campagne de leur père- face aux fortes personnalités plus imprévisibles du gouverneur du New Jersey Chris Christie et de l’ancien speaker de la Chambre des représentants Newt Gingrich, également pressentis.

Atout conservateur

Les connections de Mike Pence devraient aussi aider à récolter plus de fonds pour la campagne de Trump.

En tant que gouverneur, il a signé des lois rendant plus difficile l’avortement dans l’Indiana. Et il avait été très critiqué pour avoir défendu en 2015 une loi sur la « liberté religieuse », vue par ses détracteurs comme une façon de discriminer la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres).

Il avait d’abord soutenu Ted Cruz dans la campagne des primaires, et n’a pas toujours été d’accord avec Donald Trump.

Il avait notamment dénoncé comme « insultante et inconstitutionnelle » l’idée de Trump d’interdire l’entrée des musulmans aux Etats-Unis, pour lutter contre le terrorisme.

Les deux hommes n’étaient pas particulièrement proches. Mais Donald Trump avait rencontré Mike Pence plusieurs fois ces derniers jours et fait campagne avec lui dans l’Indiana mardi soir. Mercredi, Trump, ses enfants et son gendre s’étaient encore rendus dans l’Indiana pour rencontrer à nouveau M. Pence, peu connu au-delà des cercles républicains.

Il sera à même d’aider Trump auprès des conservateurs traditionnels et notamment les évangéliques, encore réticents face à la personnalité de Trump, et probablement aussi dans la « Rust Belt », la région industrielle du nord-est en déclin, dont font partie l’Indiana et l’Ohio voisin, Etat clé dans la course à la Maison Blanche.

Certains élus républicains se sont réjouis à l’idée qu’il devienne le colistier de Trump.

Mais des experts soulignent que ce choix ne sera pas en mesure d’élargir la base électorale de Trump, notamment auprès des indépendants ou des républicains modérés, à l’égard desquels la démocrate Hillary Clinton devrait redoubler d’efforts.

Mike Pence était engagé dans une difficile campagne de réélection dans l’Indiana. Il avait jusqu’à vendredi à la mi-journée pour la quitter.

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