Dilma Rousseff a été réélue présidente du Brésil avec 51,45% des voix. © REUTERS/Ueslei Marcelino

Dilma Rousseff réélue présidente du Brésil

Dilma Rousseff a été réélue dimanche présidente du Brésil avec une courte avance sur son adversaire de centre-droit Aecio Neves, selon des résultats officiels.

La présidente de gauche l’a emporté avec 51,45% des voix contre 48,55% des voix sur son rival, selon des résultats presque définitifs portant sur 98% des suffrages.

« Merci beaucoup! », a immédiatement posté la première femme présidente du Brésil sur son compte Twitter.

142,8 millions de Brésiliens se sont rendus aux urnes dimanche et la victoire de la candidate « de la continuité » s’est jouée sur une différence de trois millions de vote seulement dans ce pays continent comptant 200 millions d’habitants.

Cette victoire conforte le Parti des travailleurs (PT, gauche), au pouvoir depuis 12 ans au Brésil.

Les Brésiliens étaient partagés entre partisans de la poursuite des conquêtes sociales qui ont extirpé 40 millions de personnes de la pauvreté et ceux d’une alternance pour relancer l’économie en berne de leur pays.

La victoire finale s’est décidée au sein de la classe moyenne divisée des Etats les plus peuplés du sud-est industrialisé, Sao Paulo, Rio, Minas Gerais. Ils avaient été l’épicentre de la fronde sociale historique de juin 2013 contre la facture du Mondial de football, l’état de délabrement des services publics et la corruption.

Mme Rousseff, 66 ans, a perdu dans l’Etat de Sao Paulo, premier collège électoral du pays (35,70% contre 64,30% à Neves) mais a compensé en gagnant dans le Minas Gerais, second collège électoral et fief politique de M. Neves qui y fut gouverneur (52,40% contre 47,60%).

Jeune guérillera torturée sous la dictature, Dilma Rousseff, elle a été réélue dimanche pour un second mandat de quatre ans, après une campagne de tranchées qui a conforté sa réputation de « dame de fer ».

Rousseff appelle « au dialogue »

Dilma Rousseff a appelé à la paix, à l’union et au dialogue et a assuré qu’elle tendrait la main à ses opposants pour « changer » le pays.

« Mes premiers mots sont un appel à la paix et à l’union », a déclaré Mme Rousseff à Brasilia après avoir été déclarée vainqueur face au social-démocrate Aecio Neves avec 51,6% des voix après dépouillement de 99% des bulletins.

« La présidente que je suis est disposée au dialogue et ce sera mon premier engagement de ce second mandat », a-t-elle ajouté, s’engageant aussi à promouvoir une « réforme politique » et à « combattre la corruption » avec des peines plus dures.

Dans son premier discours après la proclamation de sa victoire, Mme Rousseff, qui est apparue vêtue de blanc, a été plusieurs fois interrompue par les cris émus des militants.

Elle a commencé par saluer son mentor politique, l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), « militant numéro un des causes du peuple et du Brésil », selon elle, puis « tous les Brésiliens et toutes les Brésiliennes sans exception ».

Cette ex-guérillera de 66 ans, torturée sous la dictature et membre du Parti des travailleurs (PT, gauche), a estimé que la dureté de la campagne électorale n’avait pas entraîné une division du pays.

« Je ne crois pas du fond de mon coeur que ces élections aient divisé le pays en deux. Je comprends qu’elles ont mobilisé des idées et émotions parfois contradictoires mais à la recherche d’un but commun, une vie meilleure pour le pays », a dit la présidente à l’issue de cette campagne considérée comme la plus agressive et la plus virulente depuis le rétablissement de la démocratie au Brésil en 1985.

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