Elio Di Rupo à la tribune de l'ONU. © Belga

Di Rupo dénonce « l’échec cuisant » de la politique Bush devant l’ONU

Le Premier ministre belge Elio Di Rupo a dénoncé vendredi, lors de son intervention devant l’assemblée générale des Nations unies, l’héritage de la guerre en Irak lancée par l’ancien président américain George W. Bush. Il y voit l’une des causes des graves troubles actuels au Moyen-Orient.

« Je ne peux m’empêcher de penser que le désastre humain auquel nous assistons est aussi la conséquence d’un échec cuisant. Celui des responsables politiques qui ont privilégié les solutions militaires, la prétendue ‘guerre préventive' », a lancé M. Di Rupo, rappelant le refus de la Belgique de participer à cette opération. « Comment ne pas voir que les frustrations et les humiliations ont encore renforcé le radicalisme », a-t-il ajouté.

« Dé-radicaliser »

S’il convient aujourd’hui de « faire face à l’urgence et d’agir (contre le groupe EI, ndlr), y compris sur le plan militaire », les frappes aériennes « ne suffisent pas », a dit le Premier ministre. « Ici comme là-bas, ce qu’il faut, c’est privilégier l’éducation, l’accompagnement pédagogique, l’ouverture à autrui et au monde. Notre objectif doit être de ‘dé-radicaliser’ les radicaux violents ».

M. Di Rupo avait débuté son discours en nommant les quatre victimes de l’assassinat au musée juif de Bruxelles. « Myriam Riva, Emmanuel Riva, Dominique Sabrier, Alexandre Strens, voici les noms des quatre personnes sauvagement assassinées le 24 mai dernier à Bruxelles », a-t-il dit, évoquant ensuite « les milliers de victimes anonymes de la barbarie dans le monde ».

« Aucune religion et certainement pas l’Islam, ne dit qu’il faut tuer ceux qui pensent différemment. Nous devons le dire et le redire, pour enlever toute excuse à ces criminels qui sèment la terreur », a-t-il poursuivi.

Conflit israélo-palestinien

M. Di Rupo est également revenu sur le conflit israélo-palestinien, qu’il convient selon lui de placer « tout en haut de l’agenda international ». Un accord de paix « constituerait d’ailleurs un important facteur de stabilisation et de paix pour l’ensemble de la région et le monde ».

Saluant les efforts déjà entrepris par le président américain Barack Obama, il a dit espérer que celui-ci « continuera jusqu’au dernier jour de son mandat à oeuvrer dans cette direction ».

Le Premier ministre a encore évoqué « les contrastes insupportables » de la planète, parmi lesquels l’extrême pauvreté. La lutte contre l’évasion fiscale et contre la corruption sont des « enjeux essentiels » à cet égard, selon lui.

La situation des LGTB est un autre thème qu’il a abordé. « Trop de personnes lesbiennes, homosexuelles, bisexuelles et transgenres sont persécutées et rejetées uniquement parce qu’elles sont différentes ou aiment autrement », a dit M. Di Rupo.

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