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Deux tiers des pays n’ont pas atteint l’objectif d’éducation pour tous en 2015

Lors du Forum mondial sur l’éducation de Dakar, en 2000, 164 gouvernements, parmi lesquels la Belgique, avaient adopté un cadre d’actions pour l’éducation pour tous, dont l’ordre du jour comprenait six objectifs à atteindre pour 2015.

Quinze ans plus tard, seul un tiers des pays a atteint l’ensemble des objectifs et la moitié seulement est parvenue à la généralisation de l’enseignement primaire, ressort-il du rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous de l’Unesco, publié jeudi en vue du Forum mondial sur l’éducation à Incheon (Corée du Sud).

Si le nombre d’enfants et adolescents non scolarisés a chuté de près de la moitié depuis 2000, il reste encore dans le monde 58 millions d’enfants non scolarisés et près de 100 millions qui n’achèvent pas le cycle du primaire. Un bilan « décevant », pointé par l’Unesco.

En quinze ans, près de la moitié des pays (47%) ont atteint le premier objectif, soit développer la protection et l’éducation de la petite enfance. Si un cinquième en sont encore très loin, en 2012, le nombre d’enfants scolarisés en maternelle avait toutefois augmenté de deux tiers par rapport à 1999.

Le deuxième objectif visait à « atteindre l’éducation primaire universelle ». Au total, 52% des pays y sont parvenus, et 8% en sont très proches. Malgré cela, en 2015, près de 100 millions d’enfants n’ont pas pu terminer leur cursus primaire, constate l’organisme des Nations Unies.

Le troisième objectif, assurer l’accès des jeunes et adultes à l’apprentissage de compétences nécessaires dans la vie courante, a été rencontré dans 46% des Etats, qui ont réussi à scolariser les enfants jusqu’à la fin du premier cycle de secondaire.

Par ailleurs, seuls 25% ont pu diminuer de moitié le niveau d’analphabétisme des adultes, objet du quatrième point. De plus, en Afrique subsaharienne, 50% des femmes n’ont toujours pas les compétences de base. La parité et l’égalité entre les sexes (objectif 5) sera par contre atteinte en primaire pour 69% des pays cette année (48% en secondaire).

Enfin, il apparaît dans le rapport que près de quatre millions de professeurs supplémentaires seraient nécessaires pour scolariser tous les enfants; et des enseignants bien formés « manquent encore dans un tiers des pays », ce qui compromet la réussite du dernier objectif, voulant « améliorer la qualité de l’éducation ».

En vue du prochain Forum mondial sur l’éducation, qui se tiendra du 19 au 22 mai à Incheon (Coré du Sud), les autorités compétentes de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont soumis le rapport « Examen national 2015 de l’Éducation pour tous: Belgique – Communauté française ». Le document montre qu’en Belgique, le niveau d’instruction de la population s’améliore depuis 1970. « En 2009, trois Belges sur cinq ont obtenu un diplôme de fin d’études secondaires et un sur quatre était détenteur d’un diplôme de l’enseignement supérieur. » Les hommes sont en moyenne plus diplômés que les femmes, et le niveau d’instruction en Région wallonne reste plus bas que dans les deux autres Régions du pays. Cependant, les objectifs de l’éducation pour tous (EPT) sont « globalement atteints ».

Le pays est notamment parvenu à l’objectif d’éducation primaire universelle, et figure dans le haut du classement avec ses voisins mais aussi l’Irlande, le Danemark, l’Estonie ou l’Espagne. De plus, le « taux brut de scolarisation dans l’enseignement pré-primaire » s’élevait, pour l’année 2011-2012, à 95% à trois ans, 97% à quatre ans et 98% à cinq ans.

Pour l’après 2015, la priorité de la Fédération Wallonie-Bruxelles restera « celle de l’équité avec la volonté de s’assurer que tous les élèves puissent avoir des chances égales de réussite, quelles que soient leurs origines socio-économiques ».

En guise de conclusion, l’Unesco formule une série de recommandations post-2015, comme finaliser l’agenda de l’EPT. « Les gouvernements doivent rendre obligatoire au moins un an d’éducation pré-primaire » et l’éducation « doit être gratuite pour tous les enfants », plaide l’organisme. Afin qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte, il est nécessaire de « développer des programmes et cibler des financements » pour répondre aux besoins « des plus défavorisés ».

Les futurs objectifs en matière d’éducation pour tous devront être « spécifiques, pertinents et réalistes », car « au rythme actuel, seule la moitié des enfants des pays à faible revenus parviendront en 2030 à terminer un cycle du secondaire ».

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