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Des talibans afghans ont montré de la souplesse sur le droit des femmes

Des talibans afghans, généralement connus pour leur idéologie misogyne, se sont montrés étonnement ouverts, lors d’une conférence au Qatar la semaine dernière, aux droits des femmes à travailler, selon une militante des droits de l’Homme.

Sous le régime taliban (1996-2001) les femmes n’étaient pas autorisées à sortir sans être accompagnées d’un chaperon masculin et ne pouvaient occuper un emploi. Trois femmes dans une délégations afghane de 20 personnes présente au Qatar, face à huit représentants des talibans, ont pourtant noté une certaine ouverture d’esprit sur la question.

Selon l’une d’elle, l’ancienne parlementaire Malalai Shinwari, présente dans la délégation afghane, l’un des délégués talibans, Abbas Stanikzai « a dit qu’ils (les talibans) ont fait des erreurs pendant leur régime ».

Selon Mme Shinwari, interrogée par l’AFP, le délégué a même assuré que les talibans croyaient au droit des femmes à travailler. Mme Shinwari a également dit que les représentants des talibans avaient exprimé leur soutien pour les femmes parlementaires et le droit des femmes à choisir leur époux.

Mme Shinwari a même assuré que l’un des participants taliban était venu la voir après son discours à la conférence en lui disant qu’il avait des larmes dans les yeux. Selon Heather Barr, chercheuse à l’organistation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, les participants talibans à la conférence de Qatar le week-end dernier auraient promis davantage de soutien pour « l’éducation des femmes jusqu’à l’université » et pour « le travail des femmes ».

Mais les déclarations de Mme Shinwari dans la presse ont soulevé des critiques de la part d’autres militantes qui doutent d’une évolution réelle du mouvement insurgé sur le droit des femmes. Mme Barr a également nuancé ces propos.

« Les talibans disent une chose et en font une autre. Pendant le long conflit avec le gouvernement afghan, les talibans ont souvent attaqué des écoles de filles et des professeurs, et menacé de tuer des femmes activistes des droits des femmes. Ces attaques continuent », a-t-elle dit dans un communiqué.

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