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Des soupçons de fraude pèsent sur le FN au Parlement européen

Le Parlement européen a annoncé lundi soir avoir saisi l’organisme anti-fraude de l’UE, l’Olaf, d’éventuelles irrégularités financières commises par le Front national et concernant des salaires versés à des assistants parlementaires européens.

« Le Président Martin Schulz a saisi lundi l’Office européen de lutte antifraude d’éventuelles irrégularités financières commises par le parti français Front National », a indiqué le Parlement dans un communiqué. M. Schulz a également écrit à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, pour lui faire part de ses soupçons. Le préjudice représenterait 7,5 millions d’euros pour l’ensemble de la législature, a indiqué une source parlementaire, confirmant les chiffres avancés par le quotidien français Le Monde, qui a révélé l’affaire.

« Dans le fond, Schultz a raison… Nos assistants ne travaillent pas pour l’Union européenne mais contre elle! », a réagi sur son compte Twitter le vice-président du FN, Florian Philippot, qualifiant le dossier d' »affaire bidon ». La présidente du parti, Marine Le Pen, a annoncé, sur Twitter également, son intention de déposer « une plainte pour dénonciation calomnieuse ».

« Le Parlement ne tire pas de conclusions mais fait part de soupçons. C’est désormais à l’Olaf de se prononcer en sa qualité d’organisme anti-fraude de l’UE », a estimé Jaume Duch, le porte-parole du Parlement européen. L’Olaf doit décider ou non d’ouvrir une enquête, qui prendrait plusieurs mois.

Les soupçons portent sur des salaires versés à 20 assistants de parlementaires européens qui apparaissent sur l’organigramme du Front national et semblent donc avoir des responsabilités politiques au sein du parti alors qu’ils « doivent nécessairement et directement travailler à l’exercice du mandat parlementaire des députés européens », rappelle le Parlement.

Parmi les craintes évoquées figure la possibilité que les salaires versés aient servi « directement ou indirectement à financer des contrats établis avec des groupes politiques du Parlement ou des partis politiques ».

« L’organigramme de la direction nationale du parti reprend 4 assistants accrédités (à Strasbourg ou à Bruxelles) et 16 assistants locaux (dans les circonscriptions). Parmi les assistants locaux concernés, dix ont conclu un contrat de travail qui indique comme adresse d’exécution l’adresse du siège du Front national à Nanterre », détaille l’institution européenne.

« De plus, la description de leur fonction contractuelle avec le député diffère en tout point de la nature des fonctions détaillées dans l’organigramme du Front national ou sur le site internet du parti. Par ailleurs, toujours selon cet organigramme, certains assistants ne travaillent pas pour le député auquel ils sont liés par un contrat de travail », insiste le Parlement.

Le Front national compte 23 députés au Parlement européen, il est arrivé en tête des élections européennes en France, en mai dernier.

Le parti est actuellement crédité de 30% des intentions de vote pour les élections départementales des 22 et 29 mars. Un scénario évoqué dimanche par le Premier ministre, Manuel Valls, qui a fait part de sa « peur ». Ces propos ont créé de nouveaux remous sur l’ensemble de l’échiquier politique français, avec de vives critiques du FN et du parti de droite UMP lundi.

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