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Des funérailles nationales pour l’ex-dictateur « Bébé Doc »

Le gouvernement haïtien a annoncé lundi que des funérailles nationales seraient organisées pour l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, décédé samedi à l’âge de 63 ans, une décision qui a consterné les victimes du régime de celui qui était surnommé « Bébé Doc ».

« Cela devrait être des funérailles nationales pour Jean-Claude Duvalier, c’est ce que le protocole exige car c’est un ancien chef d’Etat. Mais on ne sait pas encore si on prend la décision de mettre le drapeau en berne et de décréter le deuil national », a déclaré Lucien Jura, le porte-parole du président Michel Martelly.

L’administration Martelly est considérée comme assez proche d’anciennes figures de l’ère Duvalier. Dans une première réaction officielle, le président Martelly s’est ainsi dit « attristé » par le décès de Jean-Claude Duvalier et il a adressé ses condoléances « à sa famille, à ses proches et à ses partisans à travers le pays ».

Toutefois, célébrer les obsèques de l’ancien dictateur en organisant des funérailles nationales ne manque pas d’interpeller les membres de l’opposition, de même que les victimes et familles de victimes, qui se rappellent du régime brutal et des persécutions sous l’ère Duvalier. « Sur le plan moral, il n’a pas droit à des funérailles nationales. C’était un dictateur qui a causé beaucoup de tort au pays », regrette Evans Paul, ancien maire de la capitale Port-au-Prince et ancien opposant à Duvalier. « Mais si la loi veut qu’il ait des funérailles nationales, on doit le faire ».

« Bébé Doc », après avoir hérité du pouvoir de son père François Duvalier en 1971, à l’âge de 19 ans, s’était déclaré président à vie avant d’être renversé en 1986 par une révolte populaire soutenue par la communauté internationale. Comme son père, Jean-Claude Duvalier a dirigé son pays d’une main de fer, muselant l’opposition et arrêtant les dissidents en s’appuyant sur la milice paramilitaire des « Tonton Macoute ».

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