Emmanuel Macron lors d'un meeting d'En marche © REUTERS

Des adhérents de La République en marche saisissent la justice contre leur propre parti

Stagiaire

Un collectif d’une trentaine d’adhérents de La République en marche, revendiquant le soutien de plusieurs comités locaux du parti, a saisi la justice afin d’annuler l’adoption des nouveaux statuts du parti soumis au vote. Outre les membres du collectif, une ancienne ministre et soutien d’Emmanuel Macron a manifesté son soutien en faveur des jeunes dissidents.

Jusqu’à vendredi dernier, les querelles au sein de La République en marche étaient intestines. Désormais, c’est en public qu’on lave le linge sale.

En effet, le parti d’Emmanuel Macron a soumis à ses adhérents le vote des nouveaux statuts de LRM. Ce scrutin qui est actuellement en cours – du 23 au 30 juillet via le site officiel du mouvement – ne fait pas l’unanimité parmi les adhérents du parti : un collectif d’une trentaine d’adhérents a déposé un recours en référé devant le tribunal de première instance. Ce collectif dissident au sein du parti – regroupé sous l’étiquette La Démocratie en Marche – demande que le scrutin soit annulé, estimant que celui-ci « ne respecte pas les actuels statuts du mouvement (qui prévoient une convocation à l’AG un mois à l’avance, délai pouvant être réduit à 15 jours en cas d’urgence, celle-ci devant être motivée dans la convocation à l’AG, ce qui n’a pas été le cas)« .

Outre cette objection de forme, le collectif s’attaque également au fond. Il dénonce une certaine verticalité accentuée dans la hiérarchie du mouvement. « Les statuts proposés cantonnent en effet les adhérents à un rôle de supporteur et les excluent de la gouvernance, aussi bien locale que nationale. Les adhérents ne participent notamment à aucune élection interne, la majorité des cadres du mouvement étant désignés ou membres de droit« , s’indigne le collectif dans son communiqué officiel. De plus, La Démocratie en marche fait savoir son insatisfaction des 20% des sièges du « conseil » qui seront consacrés aux adhérents. Il s’agit d’une sorte de parlement au sein du parti. Le collectif revendique plutôt 50% des sièges du conseil pour les adhérents. A ce sujet, la direction de LRM affirme, après avoir reçu les contestataires, que le nombre des sièges réservés aux adhérents »a ainsi été porté de 20 % à 25 %« , selon le journal Le Monde.

Si jusqu’à hier matin La Démocratie en marche manquait de voix notoires, un soutien de poids a pris position en sa faveur. Il s’agit de Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement et soutien d’Emmanuel Macron lors des dernières élections présidentielles. L’ex-députée européenne a publié une tribune dans le Huffingtonpost dans laquelle elle fait savoir sa désapprobation des nouveaux statuts, soulignant entre autres leur manque de « démocratie la plus élémentaire, celle qui consiste à permettre à des militants d’élire leurs représentants et d’intervenir directement dans le choix des investitures« .

Nidal Taibi

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