Les candidats démocrates à la présidentielle américaine, Hillary Clinton et Bernie Sanders, durant un débat houleux sur CNN. © REUTERS/Lucas Jackson

Dernier Super Tuesday des primaires: Clinton donnée gagnante, Sanders résiste

Le Vif

L’ultime « super mardi » des primaires à la présidentielle américaine a démarré dans six Etats dont la Californie, quelques heures après la victoire annoncée de la candidate démocrate Hillary Clinton sur son rival Bernie Sanders.

Plusieurs médias américains avaient annoncé lundi soir qu’Hillary Clinton avait franchi la barre du nombre de délégués lui assurant de devenir la première femme à briguer la Maison Blanche pour un grand parti américain. C’est dans ce contexte que les électeurs du New Jersey, Nouveau Mexique, Montana, Dakota du Sud, Dakota du Nord et de Californie ont progressivement commencé à se rendre aux urnes à partir de 10H GMT.

La candidate n’a pour autant pas crié victoire, craignant une démobilisation de ses partisans lors de ce « super mardi » au terme duquel elle espère remporter une victoire symbolique, notamment en Californie, face au sénateur du Vermont Bernie Sanders, et rassembler son camp en vue de l’élection présidentielle du 8 novembre. « Selon les informations, nous sommes au seuil d’un moment historique et sans précédent. Mais nous avons encore du travail, n’est-ce pas ? Nous avons six élections demain (mardi) et nous nous battrons pour chaque voix, surtout ici en Californie », a déclaré Hillary Clinton à Long Beach, près de Los Angeles.

Le sénateur du Vermont a de son côté immédiatement dénoncé la précipitation médiatique, affirmant que sa rivale ne pourrait pas revendiquer de victoire avant la convention d’investiture de Philadelphie, du 25 au 28 juillet.

Mise en scène bouleversée

Selon l’agence de presse Associated Press, l’ancienne secrétaire d’Etat a atteint la majorité absolue des 2.383 délégués nécessaire pour l’investiture, en comptant les délégués remportés lors des primaires ainsi que les superdélégués, élus du parti qui sont libres de voter pour l’un ou l’autre candidat à la convention de Philadelphie. Plusieurs chaînes américaines ont dans la foulée déclaré Hillary Clinton vainqueur, même si l’investiture ne sera officielle qu’après le vote de la convention. Bernie Sanders a environ 800 délégués de retard sur elle.

L’ancienne Première dame est certaine de dépasser la barre fatidique à l’issue de ces primaires. Mais en confirmant le ralliement de nouveaux superdélégués, les médias américains ont bouleversé la mise en scène prévue.

Nancy Worley, présidente du parti démocrate de l’Alabama, est l’un de ces soutiens de dernière minute. Elle a raconté à l’AFP s’être finalement décidée après avoir été appelée au téléphone trois fois par des médias américains lundi. « Il est fou de ne pas rassembler le parti pour battre Donald Trump », a justifié cette militante.

« Nous devons nous unir »

L’adversaire républicain pour l’élection présidentielle de novembre est connu depuis un mois: Donald Trump, qui donnera une conférence de presse dans la soirée à New York. Le milliardaire est vivement critiqué, y compris dans son camp, pour ses attaques contre un magistrat d’origine mexicaine. Le président de la chambre des Représentants Paul Ryan, rallié à Trump, a qualifié mardi ses propos de « racistes ».

L’affrontement entre une femme et un homme d’affaires sans expérience politique est sans précédent dans l’histoire américaine, point culminant d’une saison politique extraordinaire, marquée par la colère de l’électorat républicain et la contestation des élites d’un bout à l’autre de l’échiquier politique.

Désireuse de terminer en beauté par une victoire en Californie, bastion progressiste et Etat le plus peuplé du pays, Hillary Clinton donne rendez-vous pour un grand discours dans son fief de New York mardi soir. « C’est très émouvant », a-t-elle toutefois glissé lundi après avoir été donnée gagnante. Anticipant sa victoire, son directeur de campagne Robby Mook a plaidé mardi sur CNN pour « l’unité » des démocrates face à Trump, alors que Bernie Sanders multiplie les actes de défiance.

La chef des démocrates à la chambre des Représentants, Nancy Pelosi, première femme à être devenue présidente de cette chambre de 2007 à 2011, a apporté mardi son soutien à Mme Clinton, invitant implicitement M. Sanders, qui « veut influencer le programme », à se retirer. « Bernie sait mieux que quiconque ce qui est en jeu dans cette élection et qu’à un moment nous devons nous unir », a déclaré Mme Pelosi sur ABC. « Assez avec Sanders, parlons d’Hillary Clinton », a renchéri la sénatrice de Californie Barbara Boxer sur CNN, qui a estimé que « l’authenticité (d’Hillary Clinton) ça n’est pas les tapes dans le dos » mais le « combat pour les familles ».

Le président Barack Obama semble lui-même à bout de patience, prêt à apporter un soutien public à Hillary Clinton, qui fut sa secrétaire d’Etat pendant son premier mandat.

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