Rudy Demotte © Belga

Demotte : « La francophonie doit être irréprochable en son sein et intransigeante sur ses valeurs »

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) « doit être irréprochable en son sein et intransigeante sur ses valeurs », a souligné le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, lors de sa participation ce week-end au sommet de l’OIF à Antananarivo, la capitale malgache.

« La Francophonie se doit d’être: un espace démocratique où prévaut le respect des droits humains; un espace où l’on promeut une citoyenneté critique et responsable; un espace de tolérance et d’ouverture à d’autres cultures; et un espace de progrès partagé, où l’on soutient l’épanouissement individuel, en offrant à toutes et à tous des chances égales d’émancipation sociale », a-t-il déclaré lors de son intervention, alors que des écarts par rapport à ces valeurs ont été observés dans certains pays membres de l’organisation, notamment en Afrique centrale. « Nous ne pouvons pas accepter d’interprétations relativistes de nos valeurs », a commenté le ministre-président francophone.

Ce dernier a par ailleurs indiqué que ce sommet avait été l’occasion d’aborder la volonté de l’Arabie saoudite d’adhérer à l’OIF en tant que membre observateur, une candidature qui n’était pas sans susciter un certain malaise dans plusieurs Etats.

Rudy Demotte, qui n’est « pas partisan d’un élargissement à tous crins », a souligné que le dossier de demande d’adhésion rendu par l’Arabie avait été considéré par un comité ad hoc comme incomplet au vu des critères de la charte de l’OIF. Il a prôné, tout comme d’autres Etats, de suivre les recommandations de ce comité suggérant l’envoi d’observateurs sur le terrain, afin de déterminer si Riyad remplissait les conditions nécessaires à son adhésion. Ce compromis a été entériné à Antananarivo, repoussant de facto la décision sur la demande saoudienne au prochain sommet de l’OIF qui se tiendra en Arménie en 2018.

La Tunisie, qui était également candidate pour l’organisation en 2018, organisera quant à elle l’édition 2020 du rassemblement de l’Organisation.

En marge de sa présence au sommet, M. Demotte a multiplié les rencontres bilatérales. Il a notamment eu un entretien avec le président sénégalais Macky Sall, lors duquel il a abordé la thématique de la lutte contre le radicalisme violent et les accords de coopération de la FWB avec cet Etat d’Afrique de l’Ouest.

Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est aussi entretenu avec le président malgache Hery Rajaonarimampianina, qui a remercié la FWB pour sa contribution financière pour la décoration et l’installation de drapeaux lors du sommet, mais aussi pour l’édition d’un journal du rassemblement.

M. Demotte a également eu des contacts avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau et avec celui du Québec, Philippe Couillard. Il a souligné que l’épisode du CETA n’avait « absolument pas porté atteinte aux relations » entre les francophones de Belgique et les Canadiens.

L’OIF regroupe désormais 84 membres dont 26 observateurs et 4 membres dits associés. L’Organisation a annoncé lors de ce sommet l’adhésion de quatre nouveaux membres : l’Argentine, la Corée du Sud, l’Ontario comme observateurs et la Nouvelle-Calédonie comme membre associé. La Thaïlande, qui fait partie des observateurs, est suspendue de l’OIF depuis le coup d’Etat de 2014.

Selon l’OIF, près de 274 millions de personnes peuvent être définies comme francophones de façon certaine dans le monde.

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