Décès de Naomi Musenga: la famille porte plainte contre les hôpitaux
La famille de la Française d’origine congolaise Naomi Musenga, décédée fin décembre en France après avoir été raillée par une opératrice téléphonique des secours, a déposé plainte vendredi contre les hôpitaux universitaires de Strasbourg (est), a-t-on appris auprès des avocats.
Une plainte pour « non-assistance à personne en danger » et « mise en danger de la vie d’autrui » a été déposée « contre X et contre les hôpitaux universitaires de Strasbourg » (HUS), a indiqué à l’AFP Me Mohamed Aachour.
Dans leur plainte, les parents de Naomi Musenga, originaires de la République démocratique du Congo, ont également demandé à ce que les enquêteurs « essayent de découvrir l’origine du décès » le 29 décembre, a précisé sa consoeur Me Nicole Radius.
« À ce jour, on ne sait toujours pas de quoi cette femme de 22 ans est morte. S’agit-il d’une mort naturelle ? Aurait-elle pu être sauvée si elle avait été prise en charge à temps ? », s’est interrogée Me Radius.
Moquée par une opératrice du Samu, les secours français, lors de son appel, Naomi Musenga n’avait été emmenée à l’hôpital que plusieurs heures plus tard. Souffrant de fortes douleurs au ventre, elle est décédée peu de temps après. Son autopsie n’a été réalisée que le 3 janvier et son corps montrait des signes de putréfaction, selon le rapport.
« Pourquoi on n’a pas répondu à son appel et pourquoi l’autopsie n’a pas été faite à temps ? », a demandé son père Mukole Musenga, qui a réclamé que « justice soit faite » lors d’une conférence de presse jeudi.
Le parquet de Strasbourg a déjà ouvert mercredi une enquête préliminaire du « chef de non-assistance à personne en péril ».
« Ce que l’on souhaiterait, c’est qu’au-delà de l’enquête préliminaire, il y ait une information judiciaire qui soit ouverte », avait souligné Me Aachour.
Les HUS ont par ailleurs ouvert une enquête administrative et l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été saisie.
Les organisations professionnelles et syndicales de médecins urgentistes rencontreront lundi la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour « évoquer les conditions inacceptables » du décès de la jeune femme et « les améliorations nécessaires à apporter au fonctionnement du SAMU », a indiqué le ministère dans un communiqué.
AFP
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