© Reuters

Décès d’Hugo Chavez, l’anticapitaliste latino-américain

Le Vif

Le président vénézuélien Hugo Chavez, décédé mardi après avoir lutté contre un cancer depuis juin 2011. Adulé autant que détesté, il était devenu le porte-étendard du socialisme latino-américain pendant ses 14 années à la tête du Venezuela, riche pays pétrolier. Vainqueur de toutes les élections auxquelles il a participé depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Hugo Chavez est mort alors qu’il avait été réélu pour un nouveau mandat de six ans, le 7 octobre 2012.

Depuis juin 2011, il avait été opéré quatre fois à Cuba pour soigner un cancer, avant de suivre de lourds traitements médicaux.

Charismatique, hyperactif, fervent catholique et admirateur du libérateur Simon Bolivar, le président Chavez a continuellement bénéficié de forts taux de popularité, malgré l’hostilité farouche que lui vouaient ses opposants, qualifiés de « traîtres » depuis une tentative de coup d’Etat contre lui en 2002.

« Je ne suis pas immortel », avait reconnu au cours de sa convalescence après une troisième intervention chirurgicale cet ancien lieutenant-colonel parachutiste né en 1954, fils d’instituteurs élevé par sa grand-mère.

Une tentative de coup d’Etat en février 1992 l’avait mené en prison pendant deux ans. En 1998, candidat d’une coalition de partis de gauche, il remporte l’élection présidentielle. Deux ans plus tard, il fait valider par le peuple une nouvelle « Constitution bolivarienne » et il est réélu à la présidence. En 2004, il gagne un référendum révocatoire convoqué par l’opposition, puis est réélu président en 2006 puis en 2012.

Pourfendeur de « l’impérialisme yankee », même s’il n’a jamais cessé ses livraisons de pétrole aux Etats-Unis, Hugo Chavez se présentait en héritier du leader cubain Fidel Castro et cultivait une image iconoclaste en prenant régulièrement la défense de dirigeants controversés, tels que le Libyen Mouammar Kadhafi, l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad ou le Syrien Bachar al-Assad.

Hugo Chavez a également oeuvré pour une intégration régionale, autour de son pays, en créant notamment une Alliance bolivarienne.

Militant d’un renforcement du rôle de l’Etat dans l’activité économique, il n’a pas réussi à contrôler une inflation galopante. Il a également multiplié les « missions sociales », qui lui ont valu le soutien indéfectible des classes populaires, bénéficiaires de la manne pétrolière du 5e exportateur mondial de brut.

Un pays en deuil sept jours de deuil au Venezuela, funérailles vendrediLa dépouille du président Hugo Chavez, décédé mardi, sera exposée à compter de mercredi dans le hall de l’Académie militaire de Caracas, avant des funérailles nationales prévues vendredi, a annoncé le ministre des Affaires étrangères vénézuélien Elias Jaua, alors que sept jours de deuil officiel ont été décrétés. « Les obsèques et l’hommage posthume dans la chapelle ardente du hall de l’Académie militaire (se dérouleront) mercredi, jeudi et vendredi », a indiqué M. Jaua, sans préciser l’endroit où reposera la « sépulture chrétienne » du défunt.

« Vendredi à 10 heures du matin, nous allons organiser la cérémonie officielle » à l’Académie militaire, a précisé M. Jaua, qui a remercié tous les chefs d’Etat qui ont manifesté leur intention d’assister aux funérailles.

« Nous allons assurer la logistique pour que le plus grand nombre (de Vénézuéliens) puisse voir son père, son libérateur, son protecteur », a-t-il ajouté.

Mercredi matin, la dépouille de Hugo Chavez sera transférée de l’hôpital militaire où il s’est éteint jusqu’à l’Académie militaire, « berceau de la révolution bolivarienne », a expliqué le ministre, sans dévoiler le parcours du cortège.

Le gouvernement a également décrété à partir de mardi « sept jours de deuil officiel » et la suspension de toutes les activités publiques et privées de mercredi à vendredi.

Levif.be avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire