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De Croo et Oxfam décident de faire réaliser un audit en Belgique

Le Vif

Le ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo (Open Vld) et Oxfam ont décidé conjointement de faire procéder à un audit externe de l’efficacité des procédures d’intégrité des trois organisations belges d’Oxfam.

L’information a été communiquée lundi soir par le cabinet de M. De Croo, à l’issue d’un entretien entre le Vice-premier ministre libéral flamand et le secrétaire général d’Oxfam-Solidarité, Stefaan Declercq.

Le ministre a procédé à cet échange de vues avec le représentant d’Oxfam, le jour où l’organisation humanitaire a rendu public son rapport interne au sujet des accusations de mauvais comportements à caractère sexuel de certains de ces collaborateurs lors d’une mission humanitaire en Haïti en 2010. Le ministre a répété lors de cet entretien que la Belgique jugeait de tels agissements « totalement inacceptables ».

Les trois organisations belges concernées par l’audit sont Oxfam Solidarité, Oxfam Magasins du monde et son pendant flamand Oxfam Wereldwinkels.

M. De Croo a ajouté qu’il voulait mettre sur pied un point de contact anticorruption et intégrité central, en concertation avec les fédérations du secteur des ONG. Il a rappelé que les directives adressées aux ONG en la matière avaient été renforcées depuis un an et demi. Dans ce contexte, l’ensemble des acteurs belges de la coopération au développement doivent élaborer un code éthique pour leurs collaborateurs.

Oxfam présente ses excuses aux autorités haïtiennes

Par ailleurs, une délégation de l’organisation britannique a présenté directement les excuses de l’ONG aux autorités haïtiennes.

« Nous sommes venus ici pour partager le rapport (interne de l’ONG) avec le ministre (de la Planification et de la coopération externe) et pour exprimer notre honte et nos excuses au gouvernement haïtien et à la population haïtienne pour ce qu’il s’est passé », a déclaré Simon Ticehurst, directeur régional d’Oxfam pour l’Amérique Latine et les Caraïbes.

Pendant plus de deux heures, des responsables de l’organisation ont répondu aux questions du ministre Aviol Fleurant qui les avait convoqués pour une première audience solennelle.

« On va maintenant solliciter des rapports de toutes sortes, audits, rapports financiers, dans un soucis de reddition de comptes », a indiqué M. Fleurant, à l’issue de la rencontre. « Le cas échéant, on entendra à nouveau le directeur régional aux fins utiles de droit et pour le bien de la république » a-t-il précisé.

Selon une enquête du quotidien britannique Times, des groupes de jeunes prostituées étaient invités dans des maisons et des hôtels payés par Oxfam en Haïti. Une source citée par le journal a dit avoir vu une vidéo d’une orgie avec des prostituées portant des T-shirts d’Oxfam.

Les faits reprochés se sont produits en 2011 au cours d’une mission consécutive au séisme qui avait ravagé le pays en 2010.

Quatre employés ont été licenciés et trois autres ont démissionné avant même la fin de l’enquête interne lancée en 2011, avait assuré la semaine dernière l’ONG, qui a rendu public son rapport d’enquête interne lundi.

Des compte-rendus internes avaient été envoyés à Londres au moment des faits, mais les services judiciaires haïtiens n’ont découvert le scandale que grâce aux révélations dans la presse il y a une dizaine de jours.

« Les autorités haïtiennes et la justice haïtienne n’ont jamais été informées de ces crimes commis dans les locaux de l’institution. Est-ce une obstruction à la justice? C’est encore un point d’interrogation », a souligné M. Fleurant.

Sur ce qui a motivé cette absence de coopération avec la justice nationale, M. Ticehurst a simplement indiqué aux journalistes ne pas être en mesure de répondre.

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