Puythouck © Belga

Dans le nord de la France, 1.500 migrants tentent de survivre

Ils sont actuellement 1.500 migrants, dont des mineurs non accompagnés, à tenter de survivre dans la région côtière du nord de la France, et particulièrement dans le bois du Puythouck à Grande-Synthe, à quelques encablures à peine de la frontière belge.

Leur situation est terrible, n’ont pu que constater la parlementaire européenne Hilde Vautmans (Open Vld) et une délégation de Child Focus qui se sont rendues jeudi à Dunkerque et à Calais.

Un an après le démantèlement de la jungle de Calais, la situation des migrants toujours présents dans la région a empiré. Alors qu’ils disposaient auparavant de tentes et de cabanes, ils doivent désormais se cacher dans les bois et les bosquets, sans eau potable.

Dans le bois du Puythouck, alors que des Français s’adonnent à la pêche et que des enfants jouent dans la boue, quelques tentes éparses ont fait leur réapparition. Chaque semaine, la police « nettoie » les lieux et rend les tentes inutilisables en les aspergeant de spray au poivre, poussant les migrants à fuir. « Ça rend l’aide beaucoup plus compliquée à apporter. Nous ne savons jamais qui est où », explique Sofie D’hulster de l’association Humain.

Quant à l’accueil d’urgence mis en place dans un centre sportif, il n’est pas suffisant et génère du chaos. « Des bus passent régulièrement pour emmener les migrants vers ce centre mais peu acceptent car ils craignent de devoir s’inscrire. Et ceux qui acceptent d’être enregistrés doivent attendre trois mois, le temps que dure la procédure, sans preuve d’enregistrement. Il y a un manque total d’informations correctes », poursuit Patrick Legein, également de l’association Humain.

Situation identique à Calais où des tentes ont là aussi refait surface dans les environs de l’ancienne jungle, abritant des migrants qui chaque soir tentent leur chance vers la Grande-Bretagne, leur imaginaire pays de cocagne. Un millier de personnes survivraient dans ces conditions, dont au moins 10% de mineurs non accompagnés.

« Nous souhaitons que l’enregistrement de ces mineurs soit plus efficace en France et nous plaidons également pour un bon échange d’informations entre les pays », souligne à ce propos Heidi De Pauw, la responsable de Child Focus. Les mineurs non accompagnés sont en effet les premières victimes des trafiquants d’êtres humains.

Face à cette situation et alors qu’une nouvelle liaison de ferry doit relier Ostende à l’Angleterre dès le mois de mai, ce qui pourrait attirer les migrants vers la reine des plages, l’association Humain souhaite quant à elle tirer des leçons de ce qu’il se passe dans le nord de la France et mettre en place un point d’information à la côte belge.

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