© Reuters - Baz Ratner

Crise israélo-palestinienne, retour sur une semaine mouvementée

Stagiaire Le Vif

Lundi, trois jeunes israéliens ont été retrouvés morts près d’Hébron. Mardi, un Palestinien a été enlevé et assassiné à Jérusalem dans des représailles présumées. Les actes de violence entre Israéliens et Palestiniens se sont intensifiés sur le terrain et les appels à la vengeance déferlent sur les réseaux sociaux. Retour sur les évènements.

En apparence, l’heure est au recueillement. Mais les funérailles du jeune Palestinien de 16 ans, Mohammad Abou Khdeir, retrouvé mort suite à un acte de vengeance présumé des Israéliens, se sont déroulées vendredi après-midi à Jérusalem-Est dans un climat de grande tension. Des milliers de personnes ont accompagné la dépouille de l’adolescent dans une marée de drapeaux palestiniens, à son domicile de Chouafat avant de se rendre au cimetière, ont constaté des journalistes de l’AFP. C’est dans ce quartier résidentiel que Mohammad avait été enlevé mardi. Son corps entièrement brûlé, selon l’avocat de la famille, a été retrouvé dans la nuit de mardi à mercredi près d’une forêt dans la partie ouest de la ville.

Une vendetta ?

Les médias ont estimé qu’il pouvait s’agir de vendetta après la découverte, lundi 30 juin, des corps de trois étudiants israéliens, 19 ans pour le plus âgé et 16 ans pour les deux autres, enlevés le 12 juin, alors qu’ils faisaient de l’autostop, dans les colonies juives de Cisjordanie. Des témoins ont affirmé à l’AFP que l’adolescent palestinien avait été emmené de force dans une voiture par « deux Israéliens » tandis qu’un troisième était au volant. Mais le ministre israélien de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, a souligné que « toutes les pistes d’investigation » étaient vérifiées et que le motif du meurtre ne pouvait pas « être déterminé pour le moment ».

Escalade de la violence

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a attribué l’enlèvement des trois jeunes israéliens, au Hamas qui a aussitôt démenti toute implication dans ce drame. Le vice-ministre israélien de la Défense, ajoute qu’il promet « d’éradiquer » le mouvement islamiste palestinien. Netanyahu a demandé au chef de l’OLP, Mahmoud Abbas d’abandonner l’accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas. Plus tard, le chef du gouvernement israélien a réuni ses principaux ministres, pour discuter de la riposte anti-palestinienne, mais il n’a fait aucune annonce publique. Néanmoins, il a fait savoir que si les villes de l’Etat hébreu étaient touchées (attaques de roquette ndlr.), l’armée se tiendra prête à agir et si le calme revient, il tacherait de le préserver.

L’escalade de la violence a repris intensément mercredi. Vingt projectiles de Gaza ont été tirés sur le territoire israélien, dont deux interceptés par le système de défense antimissile Iron Dome. A Sdérot, ville populaire au sud du pays, l’armée a constaté des dégâts matériels, mais pas de victimes. En représailles un raid aérien sur le territoire palestinien a fait onze blessés. L’Etat hébreu a ensuite déployé ses troupes aux abords de la bande Gaza en vue de dissuader le mouvement islamiste du Hamas. Ce cessez-le-feu a rompu la trêve de novembre 2012 survenu après une intense offensive d’Israël sur la bande de Gaza.

Les affrontements se sont poursuivis mercredi et jeudi à Jérusalem-Est où des jeunes manifestants ont tiré des feux d’artifice directement contre les policiers. Bilan : 232 personnes blessées selon le Croissant-Rouge palestinien.

Déferlement sur les réseaux sociaux

L’opinion publique israélienne s’est ouvertement lâché sur les réseaux sociaux manifestant : autoportrait à visages découverts, des jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, une mère et sa fille, parfois armes à la main, brandissant un texte en hébreu appelant à la vengeance. Les occurrences sur Twitter et Facebook sont tellement nombreuses que cela a alerté les autorités du pays. Le groupe qui a suscité la polémique sur Facebook a d’ailleurs été fermé. L’armée a publié un communiqué à destination des soldats les avertissant de tout appel à la haine et à la violence envers des innocents. En quel cas, les débordements seront punis avec la plus grande sévérité. Même son de cloche pour la ministre de la Justice qui condamne ces appels à la violence.

Ce vendredi, la BBC annonce que des responsables égyptiens ont fourni des moyens de communication pour établir un lien entre le Hamas et l’Etat israélien. Le parti islamiste a déclaré qu’ils arrêteront les tirs de roquette si l’armée israélienne garantit l’arrêt de ses raids aériens.

Réda Bennani (St.)

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