Nicolas Maduro © AFP/Federico Parra

Crise au Venezuela: des élections présidentielles anticipées avant fin avril

Le pouvoir vénézuélien, englué dans une crise économique, a convoqué mardi une élection présidentielle anticipée à laquelle le chef de l’Etat Nicolas Maduro va se représenter pour tenter de profiter d’une dynamique électorale favorable et des divisions de l’opposition.

« Avant le 30 avril, doit se dérouler une élection présidentielle au Venezuela », annonce le décret proposé par le numéro deux du régime Diosdado Cabello et adopté à l’unanimité par l’Assemblée constituante acquise à Nicolas Maduro.

La présidentielle était jusqu’à présent officiellement prévue pour fin 2018 mais certains experts estimaient que sa date pourrait être avancée par le camp présidentiel.

Cette annonce intervient à un moment où de délicates négociations sont actuellement en cours avec l’opposition pour tenter de résoudre la crise politico-économique au Venezuela et au lendemain des sanctions adoptées par l’Union européenne contre de hauts dirigeants vénézuéliens, dont Diosdado Cabello.

C’est justement cette raison qui a été mise en avant par le numéro deux du chavisme (du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013).

« Si le monde veut nous infliger des sanctions, nous allons organiser des élections (…) Des pouvoirs impériaux et sans légitimité ont déclenché une campagne systématique de haine contre le Venezuela », a ajouté M. Cabello à la tribune de l’hémicycle.

Ce membre de l’Assemblée constituante, installée début août, a également confirmé, sans le nommer, que l’actuel chef de l’Etat serait le candidat du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) au pouvoir. « Nous n’allons pas avoir de problèmes, nous avons un seul candidat pour poursuivre la révolution », a-t-il lancé, tandis que les centaines de membres de la Constituante scandaient « Nicolas! », « Nicolas! ».

Cette instance aux prérogatives élargies, à la main du président Maduro, est chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Elle s’est attribuée la plupart des compétences du Parlement.

« Nous allons vaincre unis », a ajouté M. Cabello, faisant allusion à la coalition de l’opposition de la Table de l’unité démocratique (MUD), plus divisée que jamais et qui doit encore passer par un long processus pour désigner son candidat.

C’est le Conseil national électoral (CNE) -accusé par l’opposition de servir le gouvernement- qui doit fixer la date du scrutin, a conclu M. Cabello.

Une vague de manifestations antigouvernementales, au cours desquelles 125 personnes ont été tuées, ont secoué le Venezuela d’avril à juillet.

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