Crash en Ukraine: « Bien sûr que c’était dangereux de survoler un pays en guerre »

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Etait-ce dangereux de survoler une zone de guerre? La compagnie Malaysia Airlines aurait-elle dû dévier sa trajectoire pour éviter le drame ? Le point en trois questions avec Ken Thomas, expert d’Eurocontrol, l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne.

Quelle partie de l’espace aérien ukrainien est dorénavant fermée ?

« Les autorités ukrainiennes ont fermé toutes les routes aériennes survolant l’est du pays après le crash. Tous les plans de vol les comportant sont maintenant rejetés par Eurocontrol et elles resteront fermées jusqu’à nouvel ordre. Ces routes avaient été précédemment fermées par les autorités ukrainiennes du niveau du sol au niveau 320, mais étaient restées ouvertes au niveau auquel l’avion volait (NDLR Flight Level 330 : environ 10 kms/33 000 pieds). La nouvelle interdiction décidée par Kiev porte à présent du « niveau du sol jusqu’à un niveau illimité » dans la zone de Dnipropetrovsk. »

Qui décide de voler ou non au-dessus d’un pays ?

« C’est l’Etat, dans ce cas l’Etat ukrainien, qui possède les meilleures informations sur son espace aérien et qui décide de le fermer dans son entièreté ou en partie. Ces données peuvent être considérées comme fiables. Suivant ces informations, c’est du ressort de chaque compagnie aérienne de prendre ses responsabilités et de décider de voler ou non au-dessus d’un territoire où des conflits armés se déroulent. Des compagnies aériennes européennes et américaines avaient déjà annoncé, auparavant, qu’elles allaient éviter l’espace aérien ukrainien encore ouvert. Le gouvernement français a aussi prié jeudi les transporteurs aériens français de l’éviter. Au moment de l’accident, Malaysia Airlines avait décrété, de son côté, que la situation était bonne pour voler. Evidemment, si l’avion emprunte une autre route, le vol coûtera aussi plus cher. »

Est-ce alors dangereux de survoler un pays en conflit armé ?

« C’est toujours difficile à calculer, mais après un tel événement, je dirais qu’évidemment, c’était dangereux de voler au-dessus d’une zone de guerre. Maintenant, une telle situation est aussi extraordinaire. »

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