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Crash en mer Noire: la deuxième boîte noire retrouvée

Le Vif

La deuxième boîte noire de l’avion militaire russe qui s’est abîmé dimanche dans la mer Noire a été récupérée, a annoncé mercredi le ministère russe de la Défense cité par les agences russes.

Parallèlement, selon plusieurs médias russes, les résultats préliminaires de l’analyse de la première boîte noire, repêchée la veille, orienteraient les enquêteurs vers un dysfonctionnement des volets des ailes comme possible explication du crash du Tupolev peu après son décollage de la station balnéaire de Sotchi vers la Syrie.

« Le deuxième enregistreur de vol du Tupolev Tu-154 a été repéré et récupéré » mercredi matin, a indiqué l’armée russe, une découverte fondamentale pour déterminer les causes du drame qui a fait 92 morts, dont plus de 60 membres des célèbres Choeurs de l’Armée Rouge.

Toujours selon l’armée citée par les agences de presse, 15 corps et plus de 200 « fragments de corps des victimes » ont été retrouvés, la plupart ayant déjà été transférés à Moscou où ils doivent être identifiés.

Les avions comportent en général deux boîtes noires, l’une enregistrant les paramètres techniques du vol (Flight Data Recorder, FDR) et l’autre les échanges vocaux (Cockpit Voice Recorder).

Mais ces dernières 24 heures, les informations parfois contradictoires données par les médias russes ont conduit à une confusion sur les boîtes noires repêchées.

La première avait été retrouvée mardi matin « dans un état satisfaisant » par les équipes de recherche qui sondent jour et nuit la zone du crash depuis dimanche. Plusieurs médias russes citant des sources anonymes avaient alors affirmé que cet enregistreur contenait les paramètres du vol.

D’autres, dont la chaîne de télévision Life, ont ensuite indiqué qu’il s’agissait au contraire de celui enregistrant les conversations, publiant des extraits. Les pilotes y évoquent un problème des volets servant à modifier la portance des ailes en phases de décollage et atterrissage (« Les volets, putain, c’est quoi ce bordel! »), avant de s’exclamer: « On tombe! »

Les sources interrogées par Life ont également fait état d’un signal d’alarme caractéristique d’un angle d’attaque excessif.

Mercredi, juste après l’annonce de l’armée de la découverte de la deuxième boîte, la télévision publique a montré les images de la deuxième boite noire, repêchée mercredi et contenant, selon l’ingénieur de la commission d’enquête interrogée, Dmitri Popov, les paramètres de vol.

L’avion a disparu des écrans-radars dimanche à 02H27 GMT à peine deux minutes après son décollage de l’aéroport de Sotchi (sud), alors qu’il se rendait sur la base aérienne de Hmeimim, près de Lattaquié (nord-ouest) en Syrie, utilisée pour lancer des bombardements aériens contre les rebelles syriens.

« Depuis le début des opérations de recherches, 12 gros morceaux et 1.547 petits débris de l’avion ont été découverts », poursuit le ministère de la Défense. Parmi ceux-ci, des morceaux du fuselage, du moteur ou du châssis du Tu-154.

Les autorités écartent pour l’heure la thèse de l’attentat. Les pistes privilégiées par les services secrets sont celles d’un objet ayant obstrué un moteur, du kérosène de mauvaise qualité, une erreur de pilotage ou une défaillance technique de l’avion.

Le crash du Tupolev, exploité depuis 33 ans et révisé en septembre, a provoqué une vive émotion en Russie, car parmi les occupants de l’avion se trouvaient 64 membres des Choeurs de l’Armée rouge, symbole du pays connu pour ses tournées triomphales dans le monde entier.

Ils devaient célébrer le Nouvel an avec les soldats russes stationnés en Syrie depuis septembre 2015 en soutien à l’armée de Bachar al-Assad.

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