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Côte d’Ivoire : l’heure de l' »assaut final » a sonné

Les forces d’Alassane Ouattara devaient donner « l’assaut final » sur le palais et la résidence du président sortant, Laurent Gbagbo, à Abidjan la nuit dernière. Ce matin encore, des tirs à l’arme lourde étaient entendus dans la capitale ivoirienne.

Les forces d’Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, donneront « l’assaut final » sur le palais et la résidence du président sortant, Laurent Gbagbo, à Abidjan « dans les heures qui viennent », a affirmé lundi un responsable de ces forces.

« L’opération est prévue pour finir cette nuit, a indiqué à l’AFP Sidiki Konaté, porte-parole de Guillaume Soro, Premier ministre d’Ouattara. Un premier groupe, venu de Yopougon (quartier ouest), est au niveau d’Adjamé (nord), prêt à lancer l’assaut sur le Plateau (centre) », où se trouve le palais présidentiel. « Un deuxième groupe, venu d’Abobo (nord), est au niveau de l’Ecole de gendarmerie » dans le quartier de Cocody (nord), où est située la résidence présidentielle. « Un troisième groupe est au niveau (du camp militaire) d’Agban (nord) ».

Le palais, la résidence de Laurent Gbagbo, le camp d’Agban et celui d’Akouédo ont été visés par des frappes de la mission onusienne Onuci et de la force française Licorne dans l’après-midi.

Tirs à l’arme lourde entendus dans Abidjan mardi matin

Des tirs à l’arme lourde étaient entendus mardi matin dans Abidjan, où les forces d’Alassane Ouattara affrontent celles de son rival Laurent Gbagbo, après des frappes de l’ONU et de la France, a constaté l’AFP.

Les tirs étaient entendus depuis le quartier du Plateau (centre), où se situe le palais présidentiel. Au moins un hélicoptère survolait ce quartier mardi matin, sans qu’il soit possible d’idientifier à quelle force il appartenait.

L' »assaut final » du camp Ouattara sur les bastions de Gbagbo, annoncé lundi soir, a été donné dans la nuit. De violents combats se poursuivaient notamment autour de l’Ecole de gendarmerie, située dans le quartier de Cocody (nord), a rapporté un habitant. « Les forces pro-Ouattara essaient d’entrer dans le camp », a-t-il dit à l’AFP.

Des « dizaines de morts » à Abidjan

Le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a fait état mardi de « dizaines de morts ».

« A Abidjan, nous sommes évidemment extrêmement préoccupés par la situation des civils dans une ville aussi importante, peuplée de millions d’habitants », a expliqué lors d’un point de presse le porte-parole du Haut commissariat aux droits de l’homme, Rupert Colville.

L’inquiètude est d’autant plus forte que « des armes lourdes sont utilisées dans des quartiers ayant une très forte densité de population, et auraient conduit à des dizaines de morts ces derniers jours », a-t-il ajouté.

Plus de quatre mois après le début d’une crise post-électorale qui a dégénéré en quasi-guerre civile, les Nations unies et l’ex-puissance coloniale française ont ciblé quatre sites qu’avaient échoué à prendre ces derniers jours les combattants pro-Ouattara. La mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) et la force française Licorne ont tiré sur les camps militaires d’Agban et d’Akouédo ainsi que sur des cibles militaires au palais et à la résidence présidentielle.

Les frappes résultent d’une demande « urgente » de Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, au président français Nicolas Sarkozy, selon des responsables des Nations unies. Mais le chef de l’ONU a assuré que les frappes visaient à protéger les civils et non à s’attaquer à Laurent Gbagbo.

Le Vif.be, avec Belga

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