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Côte d’Ivoire: huit quotidiens pro-Ouattara absents des kiosques

Huit quotidiens ivoiriens proches d’Alassane Ouattara ont décidé de suspendre leur parution « jusqu’à nouvel ordre », invoquant des « menaces » et le « harcèlement » exercés par le camp du président sortant Laurent Gbagbo.

« Nous avons décidé, à compter du mardi 1er mars, et ce jusqu’à nouvel ordre, de suspendre nos parutions (…) car nos journalistes sont en danger de mort permanent et subissent des menaces de toutes sortes », a expliqué le porte-parole des quotidiens.

Vendredi, Le Nouveau Réveil a été suspendu pour une semaine par le Conseil national de la presse (CNP, instance de régulation) et des amendes ont été infligées au Patriote, à Nord-Sud et au Jour Plus. Le CNP a été entièrement remanié récemment et un proche de Laurent Gbagbo a été porté à sa tête, à la suite de la grave crise née de la présidentielle du 28 novembre.

Interrogé par des journalistes sur la question, le ministre de la Communication du gouvernement Gbagbo, Ouattara Gonzié, a affirmé que « le gouvernement ne se sent pas concerné » par cet état de fait.

« Nous respectons leur choix et leurs décisions. Mais il faut savoir qu`en Côte d`Ivoire il y a des lois et tous les journaux qui respectent la loi n`ont aucun problème », a-t-il estimé.

Le pays menace de s’enfoncer dans la guerre civile
Pour rappel, la Côte d`Ivoire vit une crise opposant Laurent Gbagbo, le président déchu qui refuse de quitter le pouvoir, et Alassane Ouattara, proclamé président par la Commission électorale indépendante (CEI) et reconnu par la Communauté économique des Etats d`Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’ONU.

La situation se dégrade rapidement dans le pays. Trois Casques bleus ont encore été blessés samedi dans la commune d’Abobo au nord, favorable à Alassane Ouattara. Dans l’ouest, les affrontements continuent de s’étendre entre forces fidèles à Gbagbo et les insurgés soutenant Ouattara. Les forces pro-Gbagbo semblaient avoir repris la ville de Bin-Houye et espéraient s’emparer de Zouhan-Hounien. De violents combats ont également eu lieu à Daoukro, ville du centre-est. Le haut-commissariat aux Réfugiés de l’ONU estime qu’au moins 22 000 personnes ont fui les violences depuis jeudi dernier.


Une décision de l’ONU va peut-être tomber aujourd’hui L’ONU accuse la Biélorussie de violer l’embargo sur les armes imposé à Abidjan depuis 2004. Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité pourrait, à la demande de Ban Ki-moon, se tenir mardi à New York pour établir des mesures appropriées contre cette violation.

LeVif.be avec Belga


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