Côte d’Ivoire: cri d’alarme de l’Unicef face à la crise humanitaire

L’Unicef a lancé mardi un cri d’alarme sur la situation en Côte d’Ivoire, un pays en crise depuis plusieurs mois et dont la capitale économique, Abidjan, est le théâtre de combats à l’arme lourde qui ont fait des « dizaines de morts », selon le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, avec des conséquences fâcheuses pour les femmes et les enfants.

« La crise politique (née de la contestation des résultats du second tour de la présidentielle, le 28 novembre dernier, entre le président sortant Laurent Gbagbo et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara) s’est muée en crise humanitaire », a affirmé le responsable de la communication de l’Unicef en Côte d’Ivoire, Louis Vigneault-Dubois, au cours d’un point de presse à Bruxelles.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) occupe quelque 120 personnes en Côte d’Ivoire, dont une vingtaine d’expatriés. Elles sont réparties entre les trois bureaux, à Abidjan, Bouaké (Nord) et Man (ouest).

En raison des violences croissantes et de l’intensification des combats à Abidjan, ses activités sont toutefois fortement perturbées. « Nous avons cessé les activités humanitaires à Abidjan », qui représente à elle seule un tiers de la population ivoirienne, a-t-il ajouté, précisant qu’elles se poursuivaient toutefois dans les autres régions du pays, parfois avec difficultés.

A Abidjan, « les gens sont terrés chez eux, souvent sans nourriture, sans électricité, sans eau potable » et le nombre de blessés est en augmentation du fait des combats, a souligné M. Vigneault-Dubois.

La violence s’est également étendue à d’autres régions du pays, comme l’ouest où des massacres à grande échelle ont eu lieu, les bilans allant de 330 tués à un millier de « morts ou disparus » pour la seule région de Duékoué.

Un million de personnes ont été déplacées par les combats, à la fois à l’intérieur du pays et dans l’est du Liberia, frontalier de la Côte d’Ivoire, où quelque 130.000 Ivoiriens ont trouvé refuge depuis décembre.

Selon l’Unicef, 65% des déplacés sont des femmes et des enfants, deux catégories « déjà vulnérables ».

Et les affrontements ont provoqué un « effritement du tissu social, avec notamment comme conséquence une augmentation des viols recensés – « une centaine de cas rapportés et sans doute dix fois plus », selon M. Vigneault-Dubois.

En terme d’éducation, la guerre civile ivoirienne aura aussi des répercussions, car plus de 800.000 enfants ne sont plus allés à l’école depuis plusieurs mois.

Dans le domaine de la santé aussi, plus de 70% des travailleurs ne sont plus en poste car non payés ou ayant fui les violences.

Le retour à la normale n’est guère envisageable à court et à moyen termes, a déploré le responsable de l’Unicef.

Avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire