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Corée du Nord : le tir de missile, un « acte provocateur » que condamne Ban Ki-moon

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a condamné ce mercredi le lancement d’une fusée par la Corée du Nord qui constitue un « acte provocateur » violant les résolutions du Conseil de sécurité, a déclaré son porte-parole Martin Nesirky.

« Le secrétaire général est inquiet des conséquences négatives que cet acte provocateur pourrait avoir sur la paix et la stabilité de la région », a ajouté le porte-parole.

La Corée du Nord a envoyé dans l’espace ce mercredi, pour la première fois apparemment avec succès, un lanceur de satellite considéré comme un missile balistique à longue portée par une partie de la communauté internationale d’où sont venues les premières condamnations.

De son côté, Moscou a fait savoir qu’elle regrettait « profondément » le lancement de la fusée nord-coréenne, soulignant qu’il s’agissait d’une violation de la résolution 1874 du Conseil de sécurité de l’ONU. « Le nouveau tir de fusée effectué par la Corée du Nord, contre l’avis de la communauté internationale, suscite chez nous un profond regret », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ce lancement « ne va pas contribuer à la stabilité et aura un effet négatif » sur la situation dans la région, a estimé le ministère russe, appelant Pyongyang à ne plus effectuer d’autres tirs.

Un satellite en orbite selon Pyongyang

La Corée du Nord a confirmé ce mercredi avoir pour la première fois lancé avec succès une fusée qui a mis en orbite un satellite à usage civil, via l’agence de presse officielle du régime nord-coréen KCNA. « Le lancement de la seconde version de notre satellite Kwangmyongsong-3 depuis le centre spatial de Sohae (…) le 12 décembre est réussi » et « le satellite est entré en orbite comme prévu », a précisé l’agence.

Les même phrases ont été lues à la télévision par une présentatrice vêtue du costume traditionnel coréen, un hanbok de couleur rose. Assise devant un écran montrant le drapeau nord-coréen, la présentatrice a lu le communiqué officiel d’une voix forte et triomphante, lors d' »un programme spécial ».

Ce type de programmes est rare et réservé pour des occasions exceptionnelles telles que l’annonce de la mort du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il en décembre dernier.

Le gouvernement japonais a lui annoncé qu’une fusée nord-coréenne était passée au-dessus de l’île nippone d’Okinawa douze minutes après avoir été tirée depuis la Corée du Nord, et que Tokyo n’avait pas essayé de l’abattre.

« Un missile que la Corée du Nord appelle ‘satellite’ a été tiré à 09H49 et est passé au-dessus d’Okinawa à 10H01. Nous n’avons lancé aucune interception », a expliqué le bureau du Premier ministre.

« Consultations » au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité des Nations unies va tenir des « consultations » ce mercredi matin après le tir par la Corée du Nord d’une fusée à longue portée, a indiqué un diplomate occidental à l’ONU.

« Les Japonais et les Américains ont demandé des consultations au Conseil de sécurité, qui se tiendront mercredi en fin de matinée », vers 11H00 locales (15H00 GMT), a indiqué ce diplomate. Selon lui, la convocation de cette réunion extraordinaire « laisse présager une réaction forte du Conseil » à ce tir, que Séoul, Tokyo et les Occidentaux soupçonnent d’être un essai de missile balistique. Les résolutions 1718 et 1874 de l’ONU interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique.

Le précédent tir nord-coréen, en avril, s’était soldé par un échec, la fusée ayant explosé en vol peu après son décollage. Le Conseil avait réagi en alourdissant les sanctions contre Pyongyang.

Malgré la forte opposition de la Chine, seule alliée de poids de Pyongyang, le Conseil a adopté deux trains de sanctions en 2006 et 2009 après chaque test nucléaire, qui suivait des tirs de fusée.

Levif.be, avec Belga

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