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Corée du Nord: commémoration de masses un an après la mort de Kim Jong-Il

Kim Jong-Il est décédé il y a un an jour pour jour, après avoir régné fermement sur la Corée du Nord pendant 17 ans. Ce lundi, ce sont des centaines de milliers de Nord-coréens qui se recueillent en hommage à leur ancien dirigeant.

Le peuple et l’armée pleurent leur dirigeant défunt. La Corée du Nord a mobilisé les masses ce lundi 17 décembre pour rendre hommage à Kim Jong-Il, l’ancien homme fort du régime décédé le 17 décembre 2011, un an avant le premier succès du programme spatial dont il avait fait une priorité et qui vaut à Pyongyang de lourdes sanctions internationales depuis 2006.

En rangs serrés devant le mausolée Kumsusan de la capitale où reposent les corps embaumés de Kim Jong-Il et de son père Kim Il-Sung, fondateur en 1948 de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), des centaines de milliers de personnes ont observé une minute de silence.

Par un froid cinglant, civils et militaires ont religieusement écouté un discours exaltant la figure héroïque de Kim Jong-Il sous le regard de son fils cadet Kim Jong-Un, leur nouveau dirigeant, grave et raide dans un épais manteau noir. Sous un drapeau descendu à mi-mât, deux portraits monumentaux de Il-Sung et Jong-Il ornaient la façade du mausolée.

« Notre peuple et l’armée pleurent en ce mois le sourire radieux de notre cher père », a commenté une présentatrice de la télévision d’Etat qui rentransmettait la cérémonie en direct. « Nous te pleurons et nous pleurons avec douleur les jours passés en ta présence ».

Mort avant d’avoir pu assister au 1er tir réussi d’une fusée

Kim Jong-Il était aux commandes de la Corée du Nord depuis 1994 lorsqu’il a succombé à une crise cardiaque à l’âge de 69 ans. Sa mort avait été gardée secrète pendant deux jours. Cet homme terne au cheveu rare portant lunettes a régné d’une main de fer sur le pays comme l’avait fait avant lui son père Kim Il-Sung. Jong-Il était peu bavard et on ne lui prête qu’une seule allocution publique au cours d’un événement de masse.

Un peu plus tôt ce lundi, Kim Jong-Un s’était rendu au mausolée Kumsusan avec son épouse Ri Sol-Ju, flanqué de dignitaires du gouvernement, du parti unique et de l’armée. Jong-Un, jeune homme replet de moins de 30 ans, s’est incliné devant deux imposantes statues de son père et de son grand-père. Précédant les officiels vêtus de noir, des soldats au pas de l’oie portaient une gerbe de fleur ceinte d’un ruban imprimé: « Les grands camarades Kim Jong-Il et Kim Il-Sung demeurent à jamais auprès de nous ».

Un groupe de scientifiques ayant travaillé au développement de la fusée nord-coréenne lancée la semaine dernière avec succès ont été parmi les premiers à leur rendre hommage. « Ce sont ces scientifiques qui ont grandement contribué au lancement réussi de notre satellite Kwangmyongsong-3 et ainsi participé à exposer au monde entier le savoir-faire technologique de la nation », a expliqué un commentateur de la télévision.

Kim Jong-Il a été l’initiateur de la politique du « songun » (priorité à l’armée), favorisant systématiquement les militaires au nom de la sauvegarde de la patrie alors en pleine déconfiture économique consécutive à l’écroulement de l’URSS. Kim Jong-Il a encouragé le développement de l’arme atomique, marqué par deux essais nucléaires, en octobre 2006 et mai 2009, et la recherche sur les fusées considérées par les Etats-Unis et leurs alliés comme des missiles balistiques intercontinentaux.

Il est mort avant d’avoir pu assister au premier tir réussi d’un lanceur, mercredi 12 décembre, une fusée Unha-3 qui a mis en orbite un satellite météo: ce tir condamné par le Conseil de sécurité des Nations unies avait été programmé pour coïncider avec le premier anniversaire de sa disparition.

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