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Contacts Trump-Russie : les agents britanniques avaient averti les USA dès 2015

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon des informations du Guardian, les espions britanniques ont été les premiers à repérer les liens entre l’équipe de Donald Trump et la Russie.

Les agences d’espionnages britanniques ont joué un rôle crucial en alertant leurs homologues de Washington de contacts entre des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump et des agents de renseignements russes.

Par hasard

Le Government Communications Headquarters (GCHQ), la plus importante agence de renseignement britannique, a pris connaissance fin 2015 « d’interactions suspectes » entre des personnes liées à Trump et des agents russes connus ou soupçonnés, révèle une source proche des renseignements britanniques au Guardian. Ces renseignements avaient alors été transmis aux Etats-Unis dans le cadre d’un échange d’informations de routine.

Selon ces sources, jusqu’à l’été 2016, un grand nombre d’autres agences de renseignements occidentales avaient également partagé des informations sur les contacts entre le cercle rapproché de Trump et les Russes.

Il est sous-entendu que le GCHQ n’a jamais procédé à une opération ciblée concernant Donald Trump ni qu’ils recherchaient activement des informations sur ses proches. Les conversations présumées ont été recueillies par hasard dans le cadre d’une surveillance de routine des renseignements russes. Au fil des mois, les différentes agences ciblant les mêmes personnes ont commencé à obtenir un schéma de connexions, qui a été signalé aux responsables du renseignement américain.

Rôle précoce

La question du rôle du GCHQ dans l’enquête du FBI sur les relations entre Trump et la Russie est une question sensible. Lorsque Trump a tweeté qu’Obama avait procédé à des écoutes téléphoniques illégales dans la Trump Tower, le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer avait indiqué que « l’agence britannique d’espionnage » avait procédé à cette interception, citant un rapport non fondé sur Fox News. Généralement discrète, l’agence GCHQ avait vivement réprimandé ces allégations.

Malgré cette mésentente, les sources de renseignements américaines et britanniques reconnaissent toutes deux que le GCHQ a joué un rôle précoce et proéminent dans le lancement de l’enquête du FBI, qui a débuté en juillet 2016. Une source a même nommé l’agence britannique d’écoutes « le principal dénonciateur ». Selon le Guardian, le FBI et la CIA ont mis du temps avant d’examiner les présumés contacts, relayés par plusieurs agences extérieures, notamment car une loi américaine interdit aux organismes américains d’examiner les communications privées des citoyens américains sans mandat.

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