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Congo : indépendance sans tcha-tcha

Un demi-siècle de convulsions. Mutineries, sécessions, rebellions, guerres, le Congo a payé le prix fort pour son indépendance. Etat effondré, administration implosée, le défi à relever, quelques semaines à peine après le 30 juin 1960, était titanesque pour des leaders bien démunis et inexpérimentés.

Hélas, hélas, au fil des ans, l’incohérence du pouvoir postcolonial ne parviendra guère à endiguer les lames de fond. Indépendance ou dépendance ? Nationalisme ou appel aux aides étrangères ? Aujourd’hui encore, le pays continent le plus fascinant d’Afrique hésite. Si riche et si pauvre à la fois. Car au fil du temps, ils sont nombreux à s’être bousculés sur ce territoire tant convoité : la Belgique, la France, les Etats-Unis, auxquels est venu s’ajouter le joug africain de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Sans oublier, plus insidieux encore, les Chinois qui se faufilent dans les failles économiques.

Le Congo s’est certes doté de nouvelles institutions démocratiques mais entre la théorie et la réalité sur le terrain, la dichotomie est plus que sensible. La lutte pour le pouvoir, les pouvoirs, est tangible. Pléthore d’autorités éparpillées entre petits et grands barons, exécutif gonflé par la superposition de toutes les strates politiques congolaises, dérive autoritaire du régime, le diagnostic de nombreux observateurs interpelle. Sans oublier l’économie dédaignée progressivement par les acteurs belges et occidentaux.

Le Congo, abandonné des dieux ? Nul doute qu’une tâche immense attend désormais son élite. Une élite compétente, lucide, performante. Qui vise haut, animée d’une véritable volonté de sortir le pays de l’enlisement. Il lui manque encore des appuis, une vraie force de frappe. Mais elle y croit : demain, le pays deviendra, une grande puissance qui pourra s’appuyer sur ses exceptionnels atouts économiques et humains. Un jour…oui, c’est sûr.

Par Christine Laurent

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