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Combats et attentat à Damas, les rebelles prennent un champ pétrolier

Les rebelles syriens ont pris dimanche pour la première fois depuis le début du conflit le contrôle d’un important champ pétrolier, enregistrant un nouveau succès au moment où l’opposition politique tente toujours d’asseoir sa crédibilité.

Sur le plan diplomatique, le président français François Hollande a effectué une visite en Arabie saoudite où il a plaidé en faveur d’un gouvernement de transition en Syrie tandis que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, dont le pays est un allié indéfectible de Damas, est arrivé au Caire et devait ensuite se rendre en Jordanie.

A Damas, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a fait état d’un important déploiement des forces de sécurité et de routes coupées, après des combats à l’aube à proximité d’un centre des renseignements politiques, dans le nord-ouest de la capitale.

Dans la matinée, un attentat sur un parking derrière l’hôtel Dama Rose, qui abrite notamment le bureau du représentant de l’émissaire international Lakhdar Brahimi, a fait 11 blessés, selon la presse gouvernementale qui l’a attribué à des « terroristes ».

Dans le sud de la capitale, 8 civils dont une femme ont été tués par le tir d’un obus de mortier dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, où des affrontements ont éclaté entre des rebelles et des combattants palestiniens du Front Populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d’Ahmad Jibril, un allié indéfectible et de longue date du régime syrien.

Dans l’est du pays, les rebelles ont pris l’un des plus grands champs pétrolier de la province de Deir Ezzor, qui renferme les plus importantes réserves énergétiques du pays, a rapporté l’OSDH. Dans la même région, ils sont parvenus à abattre un avion de combat, selon la même source.

Dans le nord du pays, les avions ont tué quatre civils à Al-Bab et ont également frappé la région d’Idleb (nord-ouest) où 19 civils ont péri, selon la même source.

Au moins 134 personnes ont été tuées dont 66 civils, 27 rebelles et 41 soldats, selon un bilan provisoire de l’OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne et qui s’appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires à travers la Syrie.

Depuis le début en mars 2011 de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad, l’OSDH a recensé plus de 36.000 morts à travers le pays.

Limitée au début à des manifestations pacifiques, la révolte s’est depuis militarisée. L’ONU et des ONG internationales ont à plusieurs reprises dénoncé des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité.

Des vidéos diffusées ces derniers jours montrant des exécutions sommaires d’insurgés et de soldats ont de nouveau déclenché un tollé international.

L’OSDH a également rapporté la mort de Mohamed Rafea, un acteur célèbre abattu par des rebelles qui l’accusaient de faire partie des milices civiles du régime.

Sur le plan politique, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition mais contestée pour son manque de représentativité, a ouvert à Doha une réunion censée réformer l’instance, avant d’ouvrir jeudi des discussions avec des opposants d’autres organisations.

Le président Hollande en visite à Jeddah, en Arabie saoudite, a plaidé pour sa part en faveur d’un gouvernement de transition.

Interrogé sur l’aide militaire attendue par la rébellion en Syrie, il a estimé que « cela suppose qu’il y ait un gouvernement provisoire (…) pour que si des armes soient un jour livrées, ce soit à une opposition dont on serait sûr de l’utilisation qu’elle ferait de ces armes ».

Washington exerce une forte pression sur le CNS pour qu’il surmonte ses divisions, et de nombreuses voix s’élèvent en faveur de la création d’un gouvernement en exil avec à sa tête l’ancien député Riad Seif qui a passé de nombreuses années en prison.

Ce dernier, qui souffre d’un cancer, a cependant assuré qu’il se contentait d’oeuvrer à la constitution d’une nouvelle direction politique pour l’opposition « qui formera au plus vite un gouvernement de technocrates ».

Selon le porte-parole de Riyad Hijab, un ancien Premier ministre syrien ayant fait défection, M. Seif doit présenter jeudi à Doha une « initiative nationale syrienne » qui « prévoit la création d’un nouvel organe politique de l’opposition qui représente toutes ses composantes ».

De son côté, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est arrivé dimanche au Caire pour évoquer le conflit en Syrie. Il se rend lundi en Jordanie.

La Russie, partenaire de longue date du régime syrien auquel elle livre des armes malgré les critiques occidentales, a bloqué trois fois avec la Chine les résolutions à l’ONU visant à faire pression par la menace de sanctions sur Damas.

Sur le plan humanitaire, le Comité international de la Croix-Rouge a indiqué avoir accédé samedi pour la première fois depuis plusieurs mois à deux quartiers assiégés de Homs (centre), Khaldiyé et Hamidiyé, dans la Vieille ville, pour distribuer de l’aide.

Le Vif.be, avec Belga

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