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Colombie: le chef de la guérilla des Farc Alfonso Cano est mort

Le chef des Farc Alfonso Cano, l’homme le plus recherché de Colombie, a été tué dans des combats avec l’armée dans le département de Cauca (sud).

« Des troupes de l’armée de terre et de l’air ont mené des opérations entre les municipalités de Suarez et Lopez de Mikay où l’on rapporte la mort historique d’Alfonso Cano », âgé de 63 ans, a déclaré M. Gonzalez, le gouverneur local.


« Nous confirmons totalement la mort de Cano », a aussi déclaré une source des services de renseignement militaires à l’AFP. Cano, considéré comme « l’idéologue » des Farc, et dont le vrai nom est Guillermo Leon Saenz Vargas, est le troisième dirigeant historique de la guérilla tué lors de combats ou emporté par la maladie depuis 2008. En mars 2008, le fondateur de la guérilla Manuel Marulanda, qu’il avait remplacé, a été emporté par une crise cardiaque. Puis, en septembre 2010, son chef militaire, Jorge Briceno, alias « Mono Jojoy », a été tué dans un bombardement. En 2008 aussi, les Farc avaient perdu deux membres importants de leur bureau politique: Raul Reyes, tué lors d’un bombardement en Equateur et Ivan Rios, assassiné par son aide de camp.

Sous l’effet de la montée en puissance de l’armée et la police colombienne, les Farc s’étaient en outre repliées dans leurs fiefs traditionnels – la cordillère des Andes, dans le centre et le sud-ouest du pays et les régions frontalières – passant de quelque 17.000 combattants au début des années 2000 à 8.000 combattants selon des données officielles.

Toutefois, leurs actions s’étaient intensifiées en 2011, même si Alfonso Cano, un homme issu de la classe moyenne jugé plus politique et « modéré » que son prédécesseur, avait lancé en août 2010 un appel au dialogue au président colombien Juan Manuel Santos. Les Farc s’étaient réorganisées, limitant leurs communications et privilégiant les petites unités.

Selon Ariel Avila, spécialiste du conflit colombien au sein de l’Institut d’études Corporation Nuevo Arco Iris, d’intenses combats opposaient la guérilla à l’armée depuis une vingtaine de jours dans le département de Cauca, la région où Cano a été tué. Depuis jeudi, une quinzaine de bombardements étaient intervenus dans la région, selon lui. « La mort d’Alfonso Cano va avoir un impact symbolique sur les Farc, mais surtout un impact sur ses structures, qui s’étaient réorganisées après la mort » de Manuel Marulanda, a déclaré à l’AFP le politologue Alejo Vargas. « La guérilla aura beaucoup de mal à combler le vide » créé par la mort de Cano, non seulement en raison de son poids idéologique, mais aussi pour des raisons stratégiques », a déclaré pour sa part le spécialiste du conflit Alfredo Rangel, directeur de la Fondation Sécurité et démocratie.

LeVif.be, avec Belga.

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