© Reuters

Climat : les ambitions des pays pollueurs restent modestes

Des mesures concrètes, mais pas de traité global contraignant sur les émissions de gaz à effet de serre: les principaux pays pollueurs de la planète ont confirmé mardi la modestie de leur ambitions à deux mois de la grande conférence de l’ONU sur le climat au Mexique.

« Il y a eu une convergence autour de cette table sur la nécessité d’obtenir un ensemble équilibré de décisions », a déclaré l’émissaire spécial américain sur le climat, Todd Stern.

Il s’exprimait au terme d’un « Forum sur l’énergie et le climat » réunissant lundi et mardi à New York des émissaires de 17 pays contribuant ensemble à 80% des émissions de CO2 dans le monde.

« Personne n’anticipe d’aucune manière l’adoption d’un traité juridiquement contraignant à Cancun cette année. C’est sur une série de problèmes clés que l’effort se porte », a-t-il admis, citant notamment l’atténuation des effets des émissions de gaz à effet de serre, la transparence, la finance et la technologie.

« C’est plus facile à dire qu’à faire. C’était une rencontre très constructive’, mais « il est toujours plus difficile d’avancer dans une assemblée plus large de 190 pays », a-t-il dit.

La prochaine conférence de l’ONU se tiendra du 29 novembre au 10 décembre à Cancun, au Mexique, un an après l’échec retentissant de Copenhague. L’accord qui y avait été négocié à la hâte fixait comme objectif de limiter la hausse de la température de la planète à 2 degrés, mais restait évasif sur les moyens d’y parvenir et ne précisait pas de calendrier.

Il prévoyait aussi un financement pour les plus vulnérables à court terme (30 milliards de dollars entre 2010 et 2012) et moyen terme (100 milliards par an d’ici 2020).

Début septembre, 46 pays réunis à Genève ont fait part de leur convergence sur la création d’un fonds à cet effet, se montrant optimiste sur la possibilité d’une annonce à Cancun. A part cela, les discussions sur le climat semblent au point mort.

Aveu du blocage actuel, les discussions à New York ont porté en partie sur « la nécessité de maintenir l’équilibre fondamental atteint avec l’accord de Copenhague », a reconnu M. Stern. « C’était une rencontre très constructive, pas un forum où l’on peut prendre des décisions », a affirmé de son côté la commissaire européenne au climat, Connie Hedegaard.

« Il y a une idée commune de ce que pourrait être une série de décisions adoptées à Cancun, et il est important que cet esprit constructif se transmette aux négociateurs, de sorte que, quand nous allons nous rencontrer dans deux semaines pour les prochaines négociations (préparatoires, ndlr) en Chine, on ait le même esprit constructif, orienté vers les questions pratiques », a-t-elle déclaré.

Dans un discours lundi à Harvard, Mme Hedegaard avait regretté l’inertie des Etats-Unis, incapables d’adopter une loi sur le climat. Selon elle, d’autres pays saisissent ce prétexte pour ne pas avancer.

« Tout le monde s’est accordé sur le fait qu’on pouvait se mettre d’accord sur un certain nombre de décisions, concernant la forêt, la coopération technique, l’architecture du financement, et le financement précoce des opérations de réduction des émissions, de lutte contre la déforestation », a rapporté de son côté l’ambassadeur de France pour le climat, Brice Lalonde. « La question, c’est de trouver le moyen de faire le lien entre cet espèce de directoire ici, qui manifeste un peu de volonté, et les 190 pays réunis dans les négociations au Nations unies, où on a du mal à avancer », a-t-il dit.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire