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Centrafrique : Bozizé en appelle à la France et aux Etats-Unis

Le Vif

Le président centrafricain François Bozizé a appelé jeudi la France et les Etats-Unis à l’aider à stopper la rébellion du Séléka, qui a pris les armes depuis le 10 décembre et menace à présent Bangui, dans un discours public au centre de la capitale.

« Nous demandons à nos cousins français et aux Etats-Unis d’Amérique qui sont des grandes puissances, de nous aider à faire reculer les rebelles à leur base initiale de façon à permettre la tenue du dialogue à Libreville pour résoudre la crise actuelle », a déclaré le président François Bozizé. « Il n’est pas question de les laisser tuer les Centrafricains, de les laisser détruire les maisons, piller les biens et nous demander le couteau sous la gorge d’aller à ce dialogue » a ajouté le président.

Actuellement, environ 250 militaires français sont basés sur l’aéroport de Bangui, et une partie d’entre eux a été détachée mercredi pour renforcer la protection de l’ambassade de France à Bangui, après une manifestation violente de groupes pro-régime contre les locaux diplomatiques.

Le président François Hollande a souligné jeudi que la présence militaire française en Centrafrique n’était pas destinée à « protéger un régime » contre l’avancée de la rébellion, mais les ressortissants et les intérêts français.

« Si nous sommes présents, ce n’est pas pour protéger un régime, c’est pour protéger nos ressortissants et nos intérêts et en aucune façon pour intervenir dans les affaires intérieures d’un pays, en l’occurrence la Centrafrique », a déclaré à la presse le président français.

Interrogé sur une possible intervention française au profit des personnes déplacées ou des réfugiés, le chef de l’Etat a souligné que la France ne pouvait « intervenir que s’il y a un mandat de l’ONU », relevant que « tel n’est pas le cas ». « Mais d’une manière générale, nous sommes toujours pour que les populations civiles soient protégées et préservées et nous ferons notre devoir », a-t-il assuré.

François Hollande a rappelé qu’il avait « fait en sorte que l’ambassade de France qui était menacée puisse être entièrement sécurisée » mercredi. A Bangui, plusieurs centaines de manifestants, proches du pouvoir, s’en étaient pris aux locaux diplomatiques français, reprochant à Paris son inaction face à la progression de la rébellion de la coalition Séléka.

Les Nations unies et les Etats-Unis ont de leur côté annoncé mercredi le retrait « temporaire » de la République centrafricaine de tous leurs employés jugés non indispensables et de leurs familles.

La force multinationale d’Afrique centrale va envoyer de nouvelles troupes

La force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), qui compte plusieurs centaines militaires en Centrafrique, va envoyer de nouvelles troupes pour sécuriser la capitale Bangui, a annoncé jeudi son commandant, le Général Jean-Félix Akaga. « Bangui est sécurisée au maximum par les troupes » (de la FOMAC), mais « d’autres (troupes) vont arriver pour renforcer cette mission de sécurisation de Bangui », a déclaré le Général Akaga à la radio nationale centrafricaine.

Cette force multinationale, mise en place en 2008, avait pour mission d’aider à consolider la paix dans le pays miné par des années de guerres civiles et de nombreuses rébellions. Elle a compté jusqu’à 500 soldats en provenance du Gabon, de République Démocratique du Congo, du Tchad et du Cameroun. Elle avait commencé à se retirer progressivement de la Centrafrique, qu’elle était censée quitter définitivement avant le 31 décembre 2013.

La rébellion du Séléka a pris les armes le 10 décembre et a conquis d’importantes villes du nord et du centre de la Centrafrique. Elle menace désormais la capitale Bangui, bien qu’elle affirme ne pas vouloir attaquer la ville.

La rébellion a appelé mercredi le pouvoir du président François Bozizé à déposer les armes.

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