© Capture d'écran

Ce que l’on sait de la fusillade au Québec

Un homme a ouvert le feu, faisant un mort et un blessé grave, pendant le discours de victoire électorale de la nouvelle Première ministre du Québec, l’indépendantiste Pauline Marois. Le point sur les événements.

Pendant quelques minutes, la confusion à l’intérieur de la salle

Il est environ minuit. La chef de file du Parti Québécois (PQ) Pauline Marois, célébre la victoire électorale de sa formation, qui vient d’être annoncée, sur la scène d’une salle de concert de Montréal, le Metropolis.

La foule clame « Pauline, Pauline », interrompant la probable future Première ministre, tandis que les drapeaux québécois s’agitent. Soudain, deux agents de la Sûreté du Québec, la police provinciale, surgissent, saisissent la dirigeante et la conduisent dans les coulisses. Si brusquement que les spectateurs et les reporters qui suivent le meeting restent sans voix. La foule hésite. « Qu’est-ce que c’est? » lance-t-on à son voisin. « Aucune idée. »

Des photographes cherchent à ouvrir les sorties de secours: une épaisse fumée blanche s’élève de la ruelle adjacente. Au bout de quelques minutes, on apprend par texto qu’un homme a tiré des coups de feu et tenté de mettre le feu à la salle.
Pauline Marois revient quelques minutes plus tard dans la salle et invite les militants à quitter les lieux: « Il est arrivé un petit incident malheureux, alors en quittant tranquillement, je crois que c’est ce qu’on peut faire de mieux. Moi, j’ai le goût de vous dire : allez-y lentement pour ne pas que les gens soient bousculés, n’est-ce pas? Et je veux vous dire du plus profond du coeur un merci d’être là avec moi ce soir », conclue-t-elle.

L’attaque

A l’extérieur, l’agresseur tente de s’introduire dans le vestibule de de la salle de concert et ouvre le feu. Un homme est tué, un autre blessé et conduit à l’intérieur du bâtiment, dont la porte est fermée. Le suspect met alors le feu à la porte, en l’aspergeant d’un produit incendiaire, avant d’être arrêté par des policiers. « Un imposant mur de feu bloquait la sortie que devait prendre la chef du PQ à la fin de son discours, avant que les flammes ne soient rapidement maîtrisées par les policiers », témoigne le caméraman de Radio-Canada Martin Bouffard. Ce mercredi matin, les enquêteurs ont examiné la camionnette appartenant au suspect, stationnée à proximité de la salle de concert. Ils y ont trouvé « la même substance que celle qui a été utilisée pour mettre le feu à la porte » de la salle de concert, mais pas d’autres armes.

Les victimes

Les deux victimes sont des techniciens qui travaillaient pour la Solotech, une société chargée de la sonorisation de la salle. L’homme qui a été tué est âgé de 48 ans, est père d’un enfant de trois ans, a indiqué son neveu, Sébastien Bourgeault, sur la chaîne privée TVA. Le blessé, âgé de 27 ans, a été transporté à l’hôpital pour traiter des blessures par balle. Il est hors de danger.

L’agresseur, un sexagénaire

Rattrapé par les forces de sécurité, l’agresseur, un homme agé de 62 ans, selon Radio Canada, est plaqué à terre. Il porte une robe de chambre et une cagoule noire très fine. Une arme semi-automatique et une arme de poing se trouvent sur le sol à la droite de l’homme, selon le témoin de Radio Canada. Sur des images prises par les télévisions canadiennes, on voit que l’une d’entre elles est une kalachnikov. Le suspect « n’a opposé aucune résistance physique » lors de son arrestation, a précisé Guy Lapointe, porte-parole de la Sûreté du Québec.
Le suspect vit au Québec, mais pas dans la région de Montréal, selon les rares informations divulguées par la police.
Plusieurs journalistes présents racontent avoir entendu le suspect lancer en français avec un fort accent anglais: « Les Anglais se réveillent » ou « Les Anglais sont arrivés ». Avant de crier en anglais: « C’est la vengeance! » La dirigeante indépendantiste venait de déclarer que « l’avenir du Québec, c’est de devenir un pays souverain. »

Quel motif?

A ce stade de l’enquête, les autorités ne sont pas en mesure de confirmer si l’auteur de l’attentat cherchait à s’en prendre directement à Pauline Marois.

LeVif.be avec L’Express

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