Le parlement européen © AFP

« Ce n’est pas comme ça que le puzzle des réseaux terroristes sera mis à nu »

Suite aux attentats de Paris, les eurodéputés belges de la majorité exigent une action européenne pour lutter contre le terrorisme, dans une lettre commune aux présidents des institutions européennes.

Les eurodéputés belges MR, N-VA, CD&V et Open Vld – les partis de la majorité fédérale – souhaitent que l’Europe prennent des mesures supplémentaires pour lutter contre le terrorisme. Ils ont adressé une lettre aux présidents des institutions européennes pour détailler leurs exigences, qui portent notamment sur le partage obligatoire des informations entre services européens de renseignements.

« Avec les attentats à Paris, la Ville Lumière s’est transformée en un éclair en une cité des ténèbres », écrivent ensemble Louis Michel (MR), Sander Loones (N-VA), Ivo Belet (CD&V) et Philippe De Backer (Open Vld).

Ils insistent sur les mesures anti-terrorisme que le gouvernement Michel a pris dans la foulée et les mesures européennes en préparation: un registre européen des données passagers (PNR), la mise sur pied d’un centre européen contre le terrorisme, des contrôles systématiques aux frontières extérieures de l’UE, l’adaptation du code Schengen…

« Malheureusement, les progrès dans ces matières sont encore trop peu visibles », déplorent-ils. « Bien plus est indispensable. (…) Nous demandons qu’à court terme d’autres mesures soient mises en place », demandent-ils aux présidents de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, du Parlement européen, Martin Schulz, du Conseil, Donald Tusk, entre autres.

L’échange obligatoire d’informations entre services européens de renseignement figure tout en haut de la liste des priorités. « Ce n’est que de la sorte que le puzzle des réseaux terroristes pourra être mis à nu. » Cette collaboration peut aussi former le socle d’un futur service de renseignement européen.

Le Etats membres de l’UE doivent pour cela suivre l’exemple de la Belgique et investir dans la recherche et la main d’oeuvre sur le terrain, conseillent les élus. Europol, l’organe qui fait le lien entre les services européens de police, doit être renforcé et réformé. Les Belges plaident aussi pour une capacité de surveillance de l’Internet renforcée.

Au sein du système d’information Schengen, l’échange de données devrait être automatique et obligatoire, insistent encore ces eurodéputés, qui prient la Commission européenne d’accélérer ses études sur la question.

En ce qui concerne le registre PNR, MR, N-VA, CD&V et Open Vld estiment que les projets actuels ne sont pas suffisants. « Des dispositions supplémentaires sont nécessaires de sorte que les services de renseignements sachent à l’avance qui entre sur le territoire européen à bord de quel vol, et qu’ils puissent consulter les bases de données nécessaires afin de déterminer qui représente un danger pour la sécurité publique. »

Contenu partenaire