Carles Puigdemont © Reuters

Catalogne: pour Amnesty, les indépendantistes détenus « ne sont pas des prisonniers d’opinion »

Le Vif

Amnesty International estime que les dirigeants séparatistes catalans incarcérés ne peuvent être qualifiés de « prisonniers d’opinion », car « ils sont accusés d’actes pouvant constituer un délit », a indiqué jeudi un porte-parole de l’ONG de défense des droits de l’Homme.

Les indépendantistes qualifient de « prisonniers politiques » les huit membres du gouvernement catalan démis par Madrid, incarcérés après avoir été inculpés notamment pour rébellion, sédition et détournements de fonds publics, ainsi que les deux dirigeants d’associations indépendantistes également en détention provisoire pour « sédition ».

La section espagnole d’Amnesty International, interpellée sur les réseaux sociaux par des indépendantistes sur le sort de ces détenus, a indiqué qu’elle « n’utilisait pas le terme de prisonnier politique parce qu’il n’en existe pas de définition internationale » mais recourait à celui de « prisonnier d’opinion ».

Cependant, a-t-elle ajouté, l’expression ne correspond pour autant pas aux responsables indépendantistes détenus. « Nous ne considérons pas les membres du gouvernement (catalan démis) comme prisonniers d’opinion parce qu’ils sont accusés d’actes pouvant constituer un délit », a indiqué Amnesty, ajoutant ne pas « considérer non plus » les deux dirigeants d’associations indépendantistes détenus, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, comme des prisonniers d’opinion.

« Nous pensons que la justice espagnole a le droit d’enquêter sur ces possibles délits », a expliqué à l’AFP un porte-parole d’Amnesty International, qui a toutefois appelé à la libération des deux dirigeants d’associations et au retrait de l’inculpation pour sédition à leur égard.

Que les indépendantistes incarcérés « soient prisonniers d’opinion ou non, Amnesty International se préoccupe de leur cas », a poursuivi le porte-parole.

L’ONG a assuré qu’elle serait vigilante quant aux « garanties d’un procès équitable » pour ces responsables indépendantistes, de même que pour les six parlementaires catalans, dont la présidente de cette institution régionale, Carme Forcadell, qui étaient entendus jeudi par un juge de la Cour Suprême de Madrid.

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