Carles Puigdemont signe la déclaration d'indépendance de la Catalogne. © REUTERS

Catalogne: la signature d’une déclaration d’indépendance est pour l’instant « symbolique »

Le Vif

La déclaration d’indépendance de la Catalogne signée mardi soir par l’ensemble des élus séparatistes du Parlement régional et le président catalan Carles Puigdemont est pour l’instant un « acte symbolique », a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement régional.

« La déclaration doit être faite par le parlement de Catalogne », ce qui n’a pas été le cas, a expliqué le porte-parole Jordi Turull. La signature par 72 élus indépendantistes et le gouvernement catalan était « un acte symbolique par lequel nous avons tous signé notre engagement à déclarer l’indépendance ». Mais M. Turull a précisé qu’il s’agissait « d’un temps mort, pas d’un renoncement ou d’un pas en arrière ».

« Le président (Puigdemont) a dit qu’il suspendait les effets de l’indépendance, de la loi de transition (vers l’indépendance) pour nous asseoir, parler, écouter, dialoguer et voir s’il existe une possibilité de parvenir à un accord ».

« Nous en appelons à la politique, pas à une discussion juridique ». Cependant, Jordi Turull a souligné que le gouvernement catalan voulait « dialoguer sur l’indépendance de la Catalogne », semblant franchir une étape supplémentaire puisque jusque-là, la priorité était de dialoguer « sur la tenue d’un référendum d’autodétermination », ce que le gouvernement espagnol a toujours catégoriquement refusé. « Nous ne renonçons pas à l’indépendance de la Catalogne » a-t-il souligné, mais « nous aimerions savoir ce que l’Etat offre à la Catalogne ».

« Je vous demande d’être civilisés et d’être démocrates, pour une fois dans votre vie, et de vous asseoir à la table des négociations », a aussi lancé, mercredi au parlement espagnol, l’indépendantiste catalan Gabriel Rufian au porte-parole du gouvernement central Iñigo Mendez de Vigo. « Le dialogue ne peut se faire que dans le cadre de la loi », lui a répondu ce dernier. Les indépendantistes au pouvoir en Catalogne ne sont qu’une « force destructrice qui se propose de vaincre la démocratie, de détruire l’Etat de droit », a pour sa part déclaré, très en colère, le ministre des Affaires étrangères Alfonso Dastis.

Mardi soir, Carles Puigdemont a estimé que sa région vivait un « moment historique », s’appuyant sur la victoire du « oui » à l’indépendance à 90% des voix avec 43% de participation, lors du référendum – interdit et contesté – du 1er octobre. Pendant cette séance parlementaire, le président catalan a estimé que ces résultats supposaient qu’il avait reçu un « mandat » du peuple pour la mener à bien, avant de proposer de « suspendre les effets de la déclaration d’indépendance ».

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