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Carlton : plus qu’un libertin, DSK serait un proxénète selon les juges d’instruction

« Proxénétisme aggravé », tel est le motif de renvoi en correctionnelle de Dominique Strauss Kahn, selon l’ordonnance des magistrats chargés de l’affaire du Carlton de Lille. Ainsi selon le Figaro, les juges d’instruction chargés de l’affaire verraient dans les activités de DSK non plus du libertinage, mais du proxénétisme aggravé.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Douai doit encore statuer sur l’appel de cinq des quatorze mis en examen dans l’affaire dite du Carlton de Lille (mais pas l’ancien directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn), qui contestent leur renvoi en correctionnelle pour « proxénétisme aggravé en réunion », estimant qu’ils doivent être jugés aux assises.

Mais après la clôture de l’instruction en mars, le procès de cette affaire de proxénétisme approche à grand pas. Il aura lieu dans le courant de l’année 2014, selon une source proche du dossier, et Le Figaro a eu accès à l’ordonnance de renvoi en correctionnelle, qui donne une idée de la tournure que pourraient prendre les débats.

Dans ce document, « les magistrats instructeurs reviennent longuement, en ne négligeant aucun détail, sur les déclarations de DSK, des autres mis en examen, des prostituées et de tierces personnes, et concluent à la responsabilité de l’ancien leader socialiste », écrit le quotidien dans son édition électronique.

Contrairement aux indications contenues dans le réquisitoire du parquet de Lille, la thèse selon laquelle l’ancien ministre « n’a pas eu connaissance de la profession des jeunes femmes qui participaient aux soirées, ni du fait qu’elles étaient rémunérées » est « douteuse aux yeux des juges d’instruction », qui rejettent la thèse du « simple libertinage » comme un « alibi » en évoquant « consommation sexuelle », « commandes de prestations » et même « abattage » et « carnage avec un tas de matelas au sol », détaille le journal.

Selon Le Figaro, les juges qualifient de plus Dominique Strauss-Kahn de « pivot central » de l’organisation de ces soirées. Pire: « si Fabrice Paszkowski, un entrepreneur nordiste soupçonné d’avoir fourni des prostituées, était souvent à l’origine des propositions, il est arrivé que DSK soit à l’origine des demandes », indique le quotidien.

L’ancien directeur est accusé d’avoir « accompli un acte matériel de proxénétisme » en ayant « mis à disposition, pour ces soirées, un appartement qu’il louait ». « Mettre à disposition un local pour de la prostitution, c’est du proxénétisme », souligne l’une des parties civiles, l’association Equipes d’action contre le proxénétisme, dans le dossier.

Enfin, DSK ayant multiplié les euphémismes (« copines », « délégation de copines », « cadeau », « petite », « matériel ») pour désigner les prostituées, « multiplié les différents points de chute discrets en fonction de son emploi du temps », utilisé à ces fins « un appartement de l’avenue d’Iéna, à Paris, dont il a, ‘par un montage juridique destiné à ne pas le faire apparaître officiellement comme locataire, été locataire de fait' », et « confié une puce d’un téléphone qu’il utilisait à Fabrice Paszkowski (…) pour « nettoyer » ensuite cette puce et l’attribuer à la compagne de Fabrice Paszkowski à partir du mois de juin 2011″, les juges concluent qu’il a « cherché à dissimuler ses activités », selon Le Figaro, qui signale aussi le fait que les juges citent de « nombreux témoignages faisant état de l’interdiction de parler prostitution ou rémunération en la présence de l’ancien patron du FMI ».

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