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Canyoning : les corps de trois victimes, dont deux belges, sortis des eaux

Les corps des trois victimes de l’accident de canyoning, emportées par une vague boueuse, jeudi après-midi en Savoie, ont été sortis de l’eau vendredi, alors que plusieurs témoins évoquaient un accident à la fois brutal et imprévisible.

Les corps d’une femme de 28 ans et d’un homme de 26 ans, de nationalité belge, ont été sortis de la rivière, en début de matinée, sur la commune de Cevins, à quatre kilomètres de l’endroit où ils avaient été emportés, a déclaré la sous-préfète d’Albertville Dominique Conca, lors d’une conférence de presse.

Celui du guide, âgé de 50 ans, a été extrait de l’eau peu après midi. Il avait été repéré au pied de la cascade de 45 mètres de haut à l’extrémité du canyon de Pussy, sur la commune de La Léchère, où s’était produit l’accident.

Une quatrième personne avait également été emportée par la vague meurtrière mais a pu être secourue par un pêcheur, après s’être retrouvée bloquée dans une vasque. « Légèrement blessée », elle souffre d’un pneumothorax et a été évacuée à l’hôpital de Moûtiers.

« Elle était recouverte de boue, avec du sable dans les yeux, sa combinaison était complètement arrachée et son corps était recouvert d’hématomes », a expliqué à l’AFP ce pêcheur Roland Coliard, âgé de 66 ans.

Trois autres membres du groupe avaient réussi à s’échapper avant l’arrivée de la vague et s’en sont sortis indemnes.

Interrompues la veille en raison du mauvais temps, les recherches avaient repris vendredi dès 07H30. Dix hommes du peloton de gendarmerie de haute montagne et de sapeurs-pompiers étaient mobilisés, appuyés par un hélicoptère de surveillance pour les prévenir d’une éventuelle montée des eaux. Selon les premières constatations, un violent orage qui s’est abattu jeudi sur le site a fait déborder un bassin de rétention en amont, provoquant la vague meurtrière.

Originaire de Tignes, en Savoie, le guide, accompagnateur de moyenne montagne, spécialité canyoning, était « un homme expérimenté bien connu dans le milieu », selon le lieutenant-colonel Jean-Claude Gin, du groupement de gendarmerie de Savoie. Il se rendait depuis dix ans dans le canyon de Pussy, a confié à l’AFP Elisabeth Balmand, propriétaire d’un gîte situé au point de départ du parcours. « Jean-Michel avait le goût de l’aventure, mais était posé et réfléchi et se souciait tout le temps de la sécurité de ses clients », a-t-elle ajouté.

Il s’était rendu dimanche à La Léchère pour connaître l’état du torrent puis avait appelé trois fois les propriétaires du gîte jeudi matin pour faire un nouvel état des lieux, a-t-elle ajouté.

Son mari, Philippe Balmand, travaillait sur son ordinateur jeudi quand il a « entendu un grondement, un bruit sourd, comme un éboulement », a-t-il raconté. « Le grondement s’est amplifié et j’ai vu une vague énorme arriver, une eau boueuse, un mélange de débris végétaux, de cailloux, de rondins », a-t-il poursuivi. « J’ai tout de suite pensé à mon copain. C’était imprévisible, la montagne est cruelle ».

Le canyoning, sport en vogue et dangereux, consiste à descendre des torrents dans des gorges et des ravins étroits en nageant, marchant et escaladant.

Le Vif.be, avec Belga

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