Dans les rues de Bujumbura, juin 2015. © AFP/Landry Nshimiye

Burundi: « Il n’y aura pas de guerre ni de génocide », selon la présidence

C’est ce qu’a affirmé la présidence du pays, avant l’expiration d’un ultimatum lancé à ses opposants pour qu’ils déposent les armes.

La présidence du Burundi, jusqu’ici silencieuse, s’exprimait alors que la communauté internationale redoute que les propos menaçants du camp présidentiel ne déclenchent des violences de masse. « Nous somme sûrs qu’il n’y aura pas de guerre ni de génocide au Burundi, on ne permettra pas que ce pays retombe dans ses vieux démons », a assuré Willy Nyamitwe, conseiller principal présidentiel en communication. « Il y a aujourd’hui une manipulation de la communauté internationale car celle-ci est tombée dans le piège d’une opposition qui a toujours chanté « génocide » et qui a propagé des traductions erronées de certains propos de responsables burundais », a-t-il dit. Fin octobre, le président du Sénat Révérien Ndikuriyo avait menacé de « pulvériser les quartiers » contestataires de Bujumbura, utilisant au passage le terme « travailler », qui renvoie au génocide de 1994 au Rwanda voisin, qui fit 800.000 morts en trois mois, et où des miliciens hutu partant massacrer des Tutsi étaient encouragés à bien « travailler ». Le ministre de la Sécurité publique, Alain-Guillaume Bunyoni, véritable numéro 2 du régime, a rappelé cette semaine aux habitants des quartiers contestataires, surtout tutsi, qu’ils étaient minoritaires face à la masse paysanne hutu favorable au président Nkurunziza.

Un journaliste arrêté puis remis aux services secrets

Blaise Célestin Ndihokubwayo, journaliste de radio Isanganiro, a été arrêté vers 12h30 par des soldats dans la commune de Mugongomanga dans la province de Bujumbura (ouest), alors qu’il revenait d’un reportage de plusieurs jours à l’intérieur du pays. Agé d’une trentaine d’années, ce journaliste a ensuite été remis à la police avant d’être transféré au SNR, la police présidentielle du Burundi, selon le site d’information de radio Isanganiro. « Notre journaliste a été acheminé dès hier dans les cachots du SNR à Bujumbura où il a passé la nuit, (…), et on a cherché à savoir pourquoi, mais personne ne nous a donné le motif de son arrestation », a expliqué à l’AFP le directeur de cette radio, Samsom Maniradutunga. Radio Isanganiro est une des principales stations privées indépendantes du Burundi.

Accusées d’avoir soutenu la contestation au 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, elles ont été toutes détruites par les forces loyalistes le 13 mai lors d’une tentative ratée de coup d’état militaire au Burundi. Aucun responsable des services de sécurité burundais joints par l’AFP samedi n’a souhaité s’exprimer.

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