Cérémonie de remise de diplômes à l'université d'Oxford. © REUTERS

Brexit: les universitaires européens fuient (déjà) le Royaume-Uni

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Même s’il n’est pas encore effectif, le Brexit entraine déjà une « fuite des cerveaux  » au Royaume-Uni.

Au cours de l’année écoulée, plus de 2.300 universitaires européens ont démissionné des universités britanniques. Cela engendre une préoccupation grandissante sur ce « Brexode » des talents de l’éducation supérieure. Selon les nouveaux chiffres, révélés par The Independent, on observe une augmentation de 19% des départs du personnel européen des universités, par rapport à avant le référendum sur les sorties de l’Union européenne. L’an dernier, ils étaient déjà 2.130 à avoir pris congé des universités britanniques.

Inquiétude

L’institution la plus touchée par ces départs est Oxford. L’université précise cependant qu’elle a également recruté un grand nombre de membres du personnel de l’UE, rendant les chiffres globaux similaires à avant le référendum. Selon un porte-parole, le statut des collègues des autres parties de l’UE a été une préoccupation majeure pour l’université. « Le récent rapport conjoint sur les négociations sur le Brexit a confirmé les droits des universitaires et autres membres du personnel actuellement au Royaume-Uni, mais l’université continuera d’appeler à la libre circulation des talents académiques vers et depuis l’UE dans l’accord définitif du Brexit », insiste-t-il.

Le King’s College de Londres et l’université de Cambridge sont aussi touchés, mais dans une moindre mesure. Les différentes institutions craignent en outre des pénuries de compétences dans certains domaines, tels que l’ingénierie, l’informatique ou encore les mathématiques.

Les jeunes universitaires, britanniques également, s’inquiètent quant à eux pour savoir si les diplômes obtenus, ainsi que leurs qualifications, resteront valables en l’état après le Brexit. D’autres se posent des questions quant à leur éligibilité aux bourses de recherche européennes après la sortie effective de l’UE. Certains craignent également que cela mette fin à des années de coopération européenne, avec des programmes tels que Horizon 2020 et Erasmus.

Droits des citoyens européens et britanniques

La Première ministre britannique Theresa May a pourtant tenté de rassurer au maximum les ressortissants européens vivant dans son pays. Mais l’incertitude persistante quant à leurs droits après le Brexit le fait craindre pour leur avenir au sein du Royaume-Uni. Et les universitaires semblent ne pas déroger à la règle.

La Commission européenne et le Royaume-Uni ont conclu un accord de principe en décembre sur ce sujet, considéré comme un dossier prioritaire. L’objectif est la « protection réciproque » des droits de citoyens britanniques installés ailleurs dans l’UE et celui des ressortissants de l’Union expatriés sur le sol britannique. Selon le texte, les ressortissants installés avant la date de retrait, fin mars 2019, pourront continuer à travailler et étudier là où ils vivent.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire