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Brexit : les Britanniques pourraient payer jusqu’en 2064

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

La facture du divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne sera lourde pour les Britanniques. Ils pourraient trainer ce fardeau pendant 45 ans, selon des projections du Bureau de responsabilité budgétaire.

L’addition du Brexit n’est pas encore déterminée avec certitude. Mais selon le Bureau de responsabilité budgétaire britannique (OBR), organisme jugé indépendant, le coût total de la sortie pourrait s’élever à 31,7 milliards de livres (soit 41,8 milliards d’euros). La partie qui concerne la participation du pays au budget de l’UE « comme s’ils restaient dans l’UE », représentant un peu moins de la moitié de cette somme, devrait être réglée d’ici 2020. Le reste devra être réparti dans le temps.

Ces nouvelles données officielles estiment que le Royaume-Uni paiera la facture du divorce avec l’Union européenne pendant 45 ans. Autrement dit jusqu’en 2064. Plus précisément, le contribuable britannique continuera notamment à participer durant cette période au paiement des retraites des fonctionnaires européens, précise le HuffPost. Il y aura également des frais pour l’agriculture, les projets de développements dans les zones défavorisées de l’UE, le budget d’aide de l’UE ou encore les programmes scientifiques et éducatifs, indique The Independent. « Cela ne va pas bien passer auprès des citoyens britanniques, mais le gouvernement a déclaré qu’il honorerait toutes les obligations financières existantes », réagit le député conservateur Philip Hollobone.

« Nous voulons payer nos factures quand elles sont dues. Si vous pensez à vos propres finances, vous ne voudriez pas payer votre facture avant qu’elle soit due parce qu’il est préférable d’investir cet argent aujourd’hui », explique un porte-parole du Trésor. Pour l’OBR, un étalement des paiements est dans l’intérêt du Royaume-Uni, afin de ne pas subir en une fois tout le fardeau financier que représente la sortie de l’UE. Mais elle craint que cette perspective irrite les pro-Brexit, qui préfèrent une rupture nette et définitive, sans trainer ce poids pendant des dizaines d’années.

Cette projection survient au moment de la déclaration budgétaire du ministre des Finances Philip Hammond, qui se garde de délier les cordons de la bourse en pleine négociation sur le Brexit. Le Royaume-Uni est toujours engagé dans de difficiles discussions avec l’UE pour définir une période de transition post-Brexit et surtout les futures relations commerciales. Londres espère conclure un accord d’ici octobre prochain, soit juste avant la présentation du prochain budget. Le contexte économique britannique pourrait changer du tout au tout selon l’issue des négociations.

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