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Brexit: la facture du divorce plus élevée que prévu

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le coût du divorce entre l’UE et le Royaume-Uni pourrait bien surpasser de plusieurs milliards de livres sterling le montant estimé par le gouvernement britannique.

Le Royaume-Uni va payer sa sortie de l’Union européenne au prix fort. Mais quel est le montant exact du divorce ? Il a été initialement estimé par la Première ministre Theresa May à une fourchette entre 35 et 39 milliards de livres sterling. C’est ce qu’elle avait annoncé en décembre dernier devant le Parlement, après un accord conjoint entre le Trésor et le négociateur de l’UE, Michel Barnier. Mais il pourrait être plus élevé que prévu, révèle The Guardian. Le coût estimé est en effet jugé « raisonnable » compte tenu des informations données par l’UE, mais ne tenant pas suffisamment compte des incertitudes.

Le National Audit Office (NAO), l’organe qui examine les dépenses publiques pour le Parlement britannique, avertit que le montant pourrait être étoffé par une contribution budgétaire supplémentaire de 3 milliards après son retrait en mars 2019. À quoi s’ajouteraient encore 2,9 milliards pour le Fonds européen de Développement, qui ne figure pas dans l’estimation de base, car il n’a pas été créé en vertu des traités de l’UE. De plus, la contribution du Royaume-Uni au budget européen en 2019 et 2020 sera calculée sur base des perspectives économiques du pays, ce qui pourrait modifier le règlement du divorce.

Difficile donc de déterminer à l’heure actuelle un montant précis, d’autant que, selon l’étude, la facture devrait être payée en euros et dépendra également de la fluctuation des taux de change. « Les termes du règlement, qui marquent le 31 décembre 2020 comme date-clé pour déterminer la part du passif du Royaume-Uni, impliquent que la Commission européenne pourrait fausser les décisions futures et affecter la valeur totale que le Royaume-Uni devra rembourser », note le NAO. Les auditeurs ont également conclu que les estimations du Trésor incluaient 7,2 milliards de livres de recettes qui iront directement au secteur privé, et non dans les comptes du gouvernement.

En réponse au rapport, Meg Hillier, la présidente travailliste du Comité des comptes publics, a déclaré qu’il pourrait bel et bien y avoir une augmentation des coûts globaux. Ces résultats devraient irriter davantage les députés conservateurs eurosceptiques, qui avaient déjà demandé auparavant si le gouvernement ne devait pas payer l’estimation la plus inférieure (35 milliards).

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