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Brasilia aurait abrité une base américaine d’espionnage par satellite

Le Vif

La capitale du Brésil, Brasilia, a été l’une des 16 bases d’espionnage par satellite mises en place par les Etats-Unis, la seule en Amérique latine, rapporte lundi le quotidien ‘O Globo’, citant des documents de l’ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden.

« L’une des bases d’espionnage où des agents de l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) travaillaient en collaboration avec les services de renseignement (CIA) a fonctionné à Brasilia, au moins jusqu’en 2002 », écrit le quotidien.

Recherché pour espionnage par les Etats-Unis après la révélation d’informations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales, l’informaticien Edward Snowden a désormais la possibilité de se rendre en Bolivie, au Venezuela ou au Nicaragua, qui se sont dit prêts à l’accueillir. Selon ‘O Globo’ qui a eu accès à plusieurs documents diffusés par le jeune Américain, « il n’y a pas de preuves » selon lesquelles la pratique continue.

Dimanche, le journal avait déjà écrit qu’au cours de la dernière décennie, des personnes habitant ou en transit au Brésil, ainsi que des entreprises installées dans ce pays, avaient été espionnées par les services de renseignement américains qui y ont intercepté des millions de courriers électroniques et d’appels téléphoniques.

Le gouvernement brésilien, qui avait aussitôt qualifié ces révélations d' »extrêmement graves », proposera à l’ONU une réglementation internationale. Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Antonio Patriota, a déjà fait savoir qu’il avait demandé des explications à Washington. La police fédérale brésilienne enquêtera aussi de son côté.

Selon ‘O Globo’, les Etats-Unis maintenaient un total de seize bases. Celle de Brasilia était la seule en Amérique latine et l’une des deux qui avaient « des espions de la NSA et de la CIA travaillant ensemble dans ce programme dénommé ‘Special Collection Service’ (SCS) ou Service spécial de recueil d’informations ». L’autre équipe travaillait à New Delhi, assure le journal.

Les bases étaient « consacrées à un programme de recueil d’informations à travers des satellites d’autres pays ». Le Brésil n’a pas de satellites à lui mais en loue huit. ‘O Globo’ illustre sa page avec l’image d’un rapport présumé de la NSA datant de 2010 qui montre que des communications des missions diplomatiques du Brésil à Washington et à l’ONU ont été interceptées.

Selon le quotidien, le Brésil, avec ses grands réseaux numériques publics et privés et ses grands opérateurs de téléphonie et d’internet apparaît, dans les documents de la NSA, comme une base de données privilégiée en matière de télécommunications et d’internet aux côtés de pays comme la Chine, la Russie, l’Iran et le Pakistan.

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