Vincent Bolloré © Reuters

Bolloré poursuit France Télévisions en diffamation pour un reportage

L’homme d’affaires Vincent Bolloré poursuit le groupe France Télévisions en diffamation pour la diffusion d’une émission de « Complément d’enquête » qui lui était consacrée, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

La plainte contre X avec constitution de partie civile a été déposée le 6 juillet et une information judiciaire ouverte le 26 octobre, a précisé le parquet de Nanterre, confirmant une information de L’Obs.

« Nous visons tous ceux qui ont pu dire des inexactitudes dans ce reportage », a simplement commenté Me Olivier Baratelli, l’avocat de l’entrepreneur, sans en dire davantage sur le fond du dossier.

La plainte vise un portrait-enquête de 72 minutes réalisé par Tristan Waleckx, Mathieu Rénier et Mikael Bozo, diffusé une première fois le 7 avril, puis rediffusé le 21 juillet sur France 2.

Ce reportage, intitulé « Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien? « , retrace le parcours de l’industriel breton, de la reprise de la fabrique familiale de papier à cigarettes OCB en Bretagne, à la construction de son empire diversifié en passant par la reprise en main de Canal+ et sa présence en Afrique.

Il évoque notamment les activités de la Socapalm, société qui produit de l’huile de palme au Cameroun et dont Vincent Bolloré est actionnaire. Des sous-traitants, pour certains présentés comme mineurs, payés à la tâche, travaillant sans vêtements de protection et logeant dans des conditions insalubres, y témoignent face caméra.

Procédure inhabituelle, le groupe Bolloré a assigné France 2 cet été devant le tribunal de commerce de Paris, après la rediffusion de cette enquête qu’il accuse de porter atteinte à ses intérêts commerciaux.

Dans cette procédure, le groupe réclame 50 millions d’euros à la chaîne, estimant que l’enquête comporte « des erreurs manifestes et des diffamations délibérées qui lui portent préjudice ».

La Socapalm -filiale de Socfin, holding luxembourgeoise dont le capital est détenu à 39% par le groupe Bolloré- a également assigné en diffamation France Télévisions, sa présidente Delphine Ernotte, le présentateur de l’émission « Complément d’enquête » Nicolas Poincaré, et le journaliste Tristan Waleckx, devant le tribunal correctionnel de Douala, au Cameroun.

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