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Birmanie : Aung San Suu Kyi salue la « victoire du peuple »

La LND, le parti de l’opposante birmane a remporté 43 des 44 sièges qu’il brigait aux élections parlementaires partielles de Birmanie.

Aung San Suu Kyi, qui a remporté dimanche son premier siège de députée selon des résultats revendiqués par son parti, a salué la « victoire du peuple ». L’opposante birmane a demandé à ses troupes de s’abstenir de tout débordement après des élections partielles historiques. « Je voudrais demander à tous les membres de la LND d’être particulièrement attentifs, en particulier au fait que la victoire du peuple soit une victoire digne », a déclaré la lauréate du prix Nobel de la paix dans un communiqué après le scrutin.

Bien avant la moindre communication officielle de la Commission électorale, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Suu Kyi avait tablé dès dimanche soir sur des victoires dans tout le pays et affirmé qu’Aung San Suu Kyi avait triomphé dans sa circonscription rurale de Kawhmu, à deux heures de Rangoun. Des milliers de partisans avaient hurlé leur joie et chanté jusque tard dans la soirée devant le siège du parti, dans le centre la capitale économique du pays.

43 sièges sur 44 au LND


« Il est normal que les membres de la LND et ses partisans soient heureux en ce moment. Mais des propos, comportements et activités qui pourraient faire du tort aux autres organisations et personnes doivent être bannis », a ajouté l’opposante dans cette déclaration publiée dimanche soir.

Lundi matin, un siège semblait toutefois pouvoir leur échapper. « Nous avons gagné 43 sièges sur 44, nous attendons les résultats pour le dernier, dans le Nord de l’Etat Shan », a précisé Kyi Toe, responsable communication de la LND. Un responsable du Parti national démocratique shan (SNDP), deuxième force du parlement actuel, a de son côté assuré que son candidat était « en tête » dans le Nord de ce même Etat.

Le gouvernement garde la main


Quarante-cinq sièges étaient à pourvoir lors de ces partielles: 37 à la chambre basse du parlement (sur 440 députés), six à la chambre haute et deux dans des chambres régionales. Et la LND présentait des candidats dans 44 de ces circonscriptions. Mais même si le parti remportait tous ces sièges, le nouveau gouvernement pouvoir n’a de toute façon rien à craindre.

Le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USDP), créé de toutes pièces par l’ancienne junte, avait revendiqué environ 80% des sièges en 2010. Et un quart des parlementaires sont, en vertu de la Constitution, des militaires d’active désignés en marge du processus électoral.

Malgré tout, en tant que députée, Suu Kyi pourrait tenter d’influencer le nouveau régime de l’intérieur, d’ici les législatives de 2015. « Ils veulent gagner les prochaines élections complètement et être capables de mettre en place leur propre gouvernement », commentait avant le scrutin Trevor Wilson, ancien ambassadeur australien en Birmanie.

Le gouvernement, d’anciens militaires réformateurs arrivés au pouvoir il y a un an, tente de prouver que ses réformes justifient la levée des sanctions occidentales qui étranglent l’économie du pays. Au terme d’un processus de transition non violent et sous contrôle de l’armée, cette nouvelle équipe a proposé à Suu Kyi d’intégrer l’échiquier politique officiel. Selon les analystes, le gouvernement avait lui-même intérêt à voir l’opposante triompher sous le regard de la communauté internationale.

En attendant les résultats officiels, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est montrée prudente dimanche en commentant les élections, félicitant les Birmans y ayant participé. « Il est trop tôt pour juger de la signification des progrès réalisés au cours des derniers mois et si ceux-ci se poursuivront », a déclaré Mme Clinton, assurant que les Etats-Unis étaient « engagés à soutenir ces efforts ».

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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