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Besançon: l’institutrice raconte la prise d’otage de sa classe de maternelle

« Il avait les deux sabres en main toute la matinée mais nous ne nous sommes jamais senti en danger », raconte à l’AFP Nathalie Roffet, l’institutrice prise en otage avec ses élèves lundi dans une école maternelle de Besançon. Récit.

Décrit par Nathalie Roffet, l’institutrice de 37 ans, comme « complètement perdu », restant « prostré dans un coin », le jeune homme de 17 ans qui a pris en otages les enfants d’une classe de l’école maternelle Charles-Fourier à Besançon, les a finalement libérés avant d’être neutralisé par la GIPN. Il est entré « comme un grand frère » d’élève à 8h50, pendant l’accueil des enfants dans cette école du quartier sensible de Planoise. « Il n’a pas éveillé les soupçons », raconte-t-elle.

« C’est une prise d’otages, fermez les rideaux », a-t-il finalement lancé à la classe de 21 élèves, âgés de trois et quatre ans, dans laquelle il s’était introduit. L’institutrice, en poste depuis cinq ans dans l’établissement, et ses deux aides maternelles s’exécutent dans le calme. L’une des assistantes sort discrètement et prévient la direction qui évacue le reste de l’école. « J’ai fait asseoir les enfants, on a fait des dessins, des puzzles et chanté des chansons, comme d’habitude. En fait, je faisais la classe pendant que lui était au téléphone avec le négociateur », décrit Nathalie Roffet qui est restée libre de ses mouvements entre les murs de l’école.

« Les enfants ne se sont pas vraiment rendus compte de la situation. Seuls quelques garçons étaient intrigués par les deux sabres (de 30 cm) qu’il tenait à la main », ajoute-t-elle. Le preneur d’otages était « fatigué, épuisé même », se souvient-elle. « Il a pleuré au téléphone. Je lui ai dit que je ne pourrais pas tenir les enfants longtemps ». Sans trop de difficultés, le jeune homme accepte de relâcher six bambins, qui sortent avec l’aide maternelle restée dans la classe. Elle revient chercher dix autres petits. « J’ai choisi les cinq enfants les plus calmes, ceux qui étaient le plus à même de rester avec moi », confie l’institutrice qui ne s’est jamais sentie en danger car, dit-elle, « la violence n’était pas dirigée contre les enfants, mais contre lui-même ».

A midi, Nathalie fait remarquer au jeune homme que les petits ont besoin de manger. Il accepte. En guise de repas, ce sont les membres du GIPN qui se présentent derrière la porte, appelant les enfants les uns après les autres, par leur nom. Toujours retranché dans un coin de la pièce, le preneur d’otages « les laisse sortir, jusqu’à ce qu’il soit tout seul dans la pièce », précise l’institutrice.

Il a été neutralisé peu avant 13H00 par une décharge de Taser, confirme Laurent Gresset, membre du syndicat de police Alliance, parlant d’un « usage de la force limité ». En début d’après-midi, Nathalie Roffet s’appliquait à prendre en charge les élèves et leurs parents dans l’établissement scolaire voisin. Son calme et son professionnalisme ont été salués par les enquêteurs, les parents et les élus.

LeVif.be, avec Belga

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